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Critique de Denis_76


Troisième lecture d'Amok, essentielle pour moi, car je découvre enfin, grâce à ce livre, à quel point "d'Amok" j'étais en janvier 1999 !
Sur un transatlantique ramenant des passagers d'Asie, un touriste, le narrateur, rencontre, la nuit sur le pont, un homme qui se cache. La deuxième nuit, il lui raconte son histoire épouvantable : médecin au fin fond de la Malaisie (ou de l'Indonésie, le livre est flou là-dessus ), il est abordé par une riche femme Anglaise qui lui demande, à mots couverts, de se faire avorter par lui, moyennant une grosse somme d'argent, pour éviter le scandale, car le foetus n'est pas de son mari. Irrité par l'arrogance de la femme, le médecin refuse. La femme s'en va, chargée de morgue.
C'est alors que « l'amok » s'empare du médecin. Il demande au touriste sur le pont du navire :
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-- Savez-vous ce que c'est que l'amok ?

-- Amok ? ... je crois me souvenir...c'est une espèce d'ivresse chez les Malais...

-- C'est plus que de l'ivresse... c'est de la folie, une sorte de rage humaine... une crise de monomanie meurtrière et insensée, à laquelle aucune intoxication alcoolique ne peut se comparer. »
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La sensibilité de l'auteur, et son style font prendre conscience de la transformation intérieure du médecin, qui est à la base un homme "posé". Au contact de cette femme hautaine, et de ses réactions, va se créer une attirance-répulsion qui vont avoir des conséquences pour les deux personnages !
La relation quasi normale entre le docteur et la femme anglaise se transforme alors en une « tornade de sentiments » que seul, à mon avis, Stefan Zweig sait traduire en mots !
Dans une relation « amok », les deux protagonistes ont beaucoup de mal à sortir indemnes.
Je comprends la force de ce phénomène car je l'ai vécu.
J'ai eu une relation amok avec une femme, l'un de nous deux aurait pu y passer, j'y ai sérieusement songé ( voir ma critique de « Le Harcèlement moral : la violence perverse au quotidien» de Marie-France Hirigoyen ) ; je pense que l'amok et le harcèlement sont très proches. Nous en avons réchappé tous les deux, mais j'y ai perdu l'amour de ma fille aînée, c'est la honte de ma vie.
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C'est ma troisième lecture, et ma troisième critique de ce livre fascinant, une critique plus « incorporée », très sensiblement différente à chaque fois...
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