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Critique de AgatheDumaurier


Alors, plusieurs façons de voir l'affaire...
1. Vertueusement désuète : Mrs. C..., digne vieille, très vieille femme anglaise (67 ans my God !) raconte l'aventure de sa vie à un jeune homme à la suite d'un scandale qui ébranle l'hôtel bcbg où ils logent : Henriette, épouse d'un bon bourgeois lyonnais, l'a quitté pour un éphèbe qu'elle connaissait depuis...24 heures ! Mrs. C...aussi a vécu un tel instant de folie, autrefois, alors qu'elle était déjà une femme sans âge (42 ans, un pied dans la tombe, chers amis...) Mais un peu différemment : elle rencontre au casino un très jeune garçon (24 ans), tout frisé et joli comme un coeur, qui joue tout ce qu'il a en semblant jouer sa vie...D'abord fascinée par ses mains ( moi, je veux bien qu'on appelle ça des mains ...) la dame est ensuite captivée par la passion qu'elle lit sur son visage (d'accord, disons ça comme ça ) Puis elle le suit dans la rue car elle a peur qu'il se suicide (oui oui). Il s'assoit sur un banc et elle n'ose pas l'aborder. Elle est en proie à un grand émoi, elle veut absolument sauver le jeune homme...Bon. Il se met à pleuvoir à seaux, et là elle se décide (une plaisanterie gaillarde me vient que je ne ferai pas...) à aller le trouver avant qu'ils ne soient tous les deux trempés (hihihi) (je suis débile) Suivez-moi, jeune homme, lui dit-elle. Alors évidemment il la prend pour une gourgandine ! Quelle aventure ! Bref, à l'insu de son plein gré et dans son désir frénétique d'abriter le jeune homme, elle l'emmène à l'hôtel. C'est vrai qu'alors il a l'air désespéré, il faut le maintenir en vie jusqu'au lendemain, où elle lui fournira de l'argent pour quitter Monte-Carlo et ses tentations...Bon, il la presse d'entrer et elle monte avec lui pour une nuit euh...particulière ( "et cette nuit fut tellement remplie de luttes et de paroles, de passion de colère et de haine...ces deux êtres humains qui chancelaient enlacés vers le fond de l'abîme...Mais je n'en parlerai pas" (ah bon, c'était quoi, ça ? )) Bref, le lendemain, elle se réveille affolée de ce qu'elle a fait et puis...Parviendra-t-elle à sauver le jeune homme de lui-même ? Quels sentiments en viendra-t-elle à éprouver ? Sa vertu pourra-t-elle s'en remettre ? Telle est la suite de l'histoire.
2. Rigoureusement intemporelle. Si on fait abstraction des circonvolutions d'époque et de la vertu féminine, le thème abordé reste universel. Vaut-il mieux rester dans un cadre de conventions, un foyer confortable, et mourir d'ennui à petits feux, comme Henriette ou Mrs. C..., ou tout sacrifier à une passion forcément éphémère ? En réalité, à l'inverse de Mme de Clèves, les deux héroïnes n'hésitent pas une seconde (enfin si, 24 heures maximum) Donc en réalité, on est bien loin de la morale, malgré les atermoiements de pure forme de Mrs. C... Stefan Zweig, supérieurement fin, ne juge pas. Il n'y a ni bonne ni mauvaise solution, ni bon ni mauvais sujet dans cette histoire. Juste la description d'une force surhumaine qui détruit tout sur son passage : le désir.
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