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Critique de Stemilou


Court récit qui contient en fait deux histoires. La première se déroule en 1904 dans une petite pension sur la Côte d'Azur, un fait vient bouleverser le quotidien des quelques pensionnaires bien nées : Mme Henriette, l'une des clientes, s'enfuie avec un jeune homme ayant passé une seule journée à la pension, en laissant derrière elle mari et enfants et une petite lettre évoquant son geste. On crie au scandale, les critiques fusent contre cette dame oublieuse des bonnes manières et de la morale mais le narrateur essaie de comprendre cet acte.
Il en est de même pour Mrs C. (l'auteur ne cite aucun nom, les personnages principaux ont tendance à s'identifier avec une initiale), vieille dame anglaise qui apprécie le point de vue du narrateur et se confiera à lui sur son passé.

Le deuxième récit comme alors, Mrs C. avait quarante deux ans et était veuve depuis deux ans. Laissant ses enfants mener leur vie, elle se rend à Monte Carlo et fréquente les casinos juste pour une chose, une chose que son mari lui avait apprise pour tromper l'ennui : examiner les mains des joueurs et en déduire leur personnalité.
Un jour elle « tombe » sur les mains d'un joueur qui l'intrigue, des mains magnifiques, ce sont celles d'un jeune homme de vingt-quatre ans. Il semble torturé, anéanti c'est le cas il vient de perdre tout son argent, son cas attire l'attention de Mrs C. qui le suit à l'extérieur et s'imagine le pire : il risque de se suicider. Elle va l'aider et découvrir qui le jeu le dévore il ne peut s'en passer.
Vont s'écouler vingt quatre heures dans la vie de cette femme, des heures de passion retrouvée, de tendresse et de désespoir, d'égoïsme, très vite elle sera trompée. Vingt-quatre heures qui ont changé sa vie et qui seront malgré tout pour elle le meilleur moment de sa vie.

C'est écrit :
Mrs C. «Je voudrais vous raconter un seul jour de ma vie : le reste me semble sans importance. »
" Car tout ce que je vais vous raconter occupe une période de seulement vingt-quatre heures, sur soixante-sept ans ; et je me suis moi-même souvent dit jusqu'au délire : " Quelle importance si on a eu un moment de folie, un seul ! "


Stefan Zweig enchante encore. Analyses poussées jusqu'à la psychologie, et description plus que détaillée qui ne lasse pas mais surtout une technique qui empêche le lecteur de s'ennuyer : l'enchâssement des récits. Une histoire qui découle d'une autre, un passé qui reprend vie et des scènes qui prennent vie. On est happé par le récit, on est pendu aux lèvres de Mrs C. qui nous conte ses fabuleuses vingt-quatre heures durant lesquelles elle oublia les principes et bonne moeurs de cette époque.
Ce court roman nous dépeint donc la passion foudroyante, celle qui peut nous faire perdre la tête au point de faire basculer notre vie, celle qui vous prend aux tripes.

Il est également question de confession, de confession qui délivre.
Des thèmes forts pour un récit très prenant.


Lien : http://www.stemilou.over-blo..
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