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Critique de medsine


Vingt- quatre suffisent à changer complètement la vie d'une femme. Cette affirmation péremptoire est celle du narrateur de ce court roman de Stefan Zweig. Dans un hôtel de la Riviera, un débat passionné oppose les pensionnaires. Dans la journée, une résidente apparemment sans histoire s'est enfuie, quittant mari et enfants, avec un inconnu de passage. En vingt-quatre heures seulement, sa décision fut prise de tout abandonner.

Ce scandale réveille un ancien souvenir d'une vieille dame qui décide de se confier au narrateur. Son histoire est proche de celle qui est partie. le narrateur qui a pris, lors du débat, la défense de la femme enfuie, se voit confier pour cela le rôle du confident.

Alors qu'elle était déjà veuve et âgée d'une quarantaine d'année, la dame anglaise a rencontré au Casino un jeune homme (de vingt-quatre ans) rongé par le démon du jeu. La description de la partie de roulette uniquement vue dans un cadre resserré sur les mains du jeune homme est un morceau de bravoure. Les mains fines et d'une beauté très rare ont l'air d'avoir leur vie propre. Elles s'étreignent, luttent, se tendent par la tension du jeu et s'abattent lorsque la boule s'arrête sur la mauvaise case et que le joueur dépité est vaincu. La soirée n'est qu'une longue défaite, le joueur est abattu et quitte le Casino comme un homme ruiné qui s'apprête au suicide.

Sans plus réfléchir, la veuve se jette vers l'inconnu et le supplie de se ressaisir. Elle lui donne de l'argent et lui promet de l'aider s'il renonce au jeu.

Ce récit d'une passion fulgurante, est un miracle de condensé. Comme il est possible pour une femme de faire basculer sa vie entière en une poignée d'heures, Stefan Zweig nous montre qu'il est aussi possible de raconter une passion brûlante en quelques dizaines de pages dans un style brillant et limpide.

31 octobre 2012
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