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4,05

sur 4251 notes
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, dont le début est à l'image qu'on se fait de la vie du peuple russe : assez austère. Mais à partir du moment où son personnage principal, Vadim Baranov, rencontre Vladimir Poutine, le livre devient fascinant. Car si Poutine (surnommé le "Tsar") est un être humain peu recommandable, il est un personnage de fiction passionnant ! L'essayiste italo-suisse Giuliano da Empoli a abordé son nouveau sujet par le biais de la fiction, s'inspirant de Vladislav Sourkov, éminence grise de Poutine, pour créer Baranov, petit-fils de noble déchu, homme de théâtre et producteur à la télévision avant d'être bombardé chef de la propagande par le "Tsar" au début de son "règne". de la Guerre de Tchétchénie à celle d'Ukraine, en passant par les Jeux Olympiques de Sotchi, Baranov raconte son expérience du pouvoir à un narrateur prétexte (qui ouvre et clôt le roman), et à travers lui s'adresse aux Occidentaux, leur permettant de mieux comprendre l'état d'esprit des Russes, leur besoin d'être gouverné par un leader autoritaire, leur rapport au patriotisme (G. da Empoli semble avoir si bien saisi la nature de l'âme russe qu'on a du mal à croire qu'il ne le soit pas lui-même !)... et permet aussi de s'approcher au plus près de l'insaisissable Poutine, pour en essayer d'en dévoiler, sans manichéisme, les motivations, lui qui semble se croire investi d'une "mission" : reconstruire et préserver la Grande Russie. Si le livre se réclame de la fiction, l'auteur est très bien documenté et tout y est vraisemblable (certains traits de caractère machiavéliques de Poutine, comme l'ascendant psychologique qu'il a voulu marquer sur la Chancelière allemande Angela Merkel en lui imposant la présence de sa chienne, alors qu'elle a une peur bleue des chiens, sont véridiques !). C'est enfin une réflexion cynique sur l'exercice du pouvoir. Pas le genre de livres qui vous redonne confiance en l'humanité, mais néanmoins intéressant !
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C'est un livre délicieux. le monde vu du point de vue de Poutine. Et le salaud se fiche bien de nous, en des termes inattendus et percutants. L'hstoire de cette éminence grise qui parvient à devenir son plus proche collaborateur est très habilement montée aussi. Un succès bien mérité. A lire sans modération.
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Très intéressant.
Un livre peu commun sur un personnage hors du commun dans un pays pas comme les autres.
Ce roman historique nous amène dans les entrailles du pouvoir Russe. Et quel régal ! On apprend des anecdotes croustillantes sur le pouvoir Russe, sur la philosophie du pouvoir que l'on trouve dans ce pays.
L'auteur nous mène dans les couloirs du Kremlin, dans les villas d'oligarques, … Comment le pouvoir tient et se maintient en Russie, qui trouve-t-on derrière les derniers Tsar de l'empire Russe. Fabuleux roman historique, je ne me suis pas ennuyé ! Je comprends mieux ce pays particulier (ce qui ne signifie pas que j'approuve et apprécie les usages de cette politique).

La façon de l'auteur de raconter L Histoire avec un grand "H", le fait d'avoir "romaniser" cette histoire est très bien joué. Bravo Monsieur, je pense poursuivre avec un autre récit de cet auteur : Les ingénieurs du chaos.
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Il s'agit évidemment d'un roman intéressant, ne serait-ce que parce qu'il dresse un tableau saisissant de Vladimir Poutine. le nouveau « tsar » de Russie est intelligemment caractérisé et sa vision du monde ainsi que son attitude implacable et cruelle sont exprimées avec précision. Da Empoli a fait ses devoirs, et pour les lecteurs qui se demandent encore pourquoi Poutine fait ce qu'il fait, cela sera une révélation. Je dois être honnête, je n'ai pas appris grand-chose de nouveau, car je suivais déjà de près l'actualité internationale. D'ailleurs, je trouve toute la construction de ce docu-fiction plutôt artificielle : Da Empoli utilise Vadim Baronov, un ex-conseiller fictif de Poutine, pour faire la lumière sur le caractère perfide du régime actuel au Kremlin. Pendant 240 pages, l'homme raconte en détail à l'auteur toutes les machinations internes et externes de Poutine et de la clique qui l'entoure. Et il le fait, pour ainsi dire, par sympathie, car cet auteur s'intéresse également à l'ancien écrivain russe Zamiatine. Il s'agit d'un monologue confessionnel qui ne semble pas crédible sur des points cruciaux : comment Baronov a acquis la réputation du nouveau Raspoutine, par exemple, et aussi comment il réalise soudain à quel point Poutine est cruel et se retire de la vie publique. Non, comme dit, ce livre est certes intéressant, mais vraiment pas convaincant.
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Ce livre a changé ma vision de la Russie et du monde. À travers les différents personnages, qui retracent l'histoire russe depuis l'époque des Tsars, j'ai compris « l'âme ruse » : « aimante, attentionnée, humaine, respectueuse, douce, pittoresque, légèrement superstitieuse, bien éduquée, chevaleresque, énigmatique, un peu sombre, généreuse et avec un don pour les sensations fortes et un penchant pour l'expérimentation » comme l'a décrite Mohamed Rafi. Ce livre, si bien écrit, nous fait comprendre que certaines choses a priori compliquées sont en fait très simples et que d'autres choses a priori évidentes sont en réalité assez nuancées.
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Vadim Baranov, alias le mage du Kremlin, livre à l'auteur ses confidences sur sa vie d'éminence grise de Vladimir Poutine. Il met en lumière le machiavélisme de Poutine au sens propre, c'est-à-dire sa capacité à utiliser, sans état d'âme et sans morale, tout moyen qui lui permet d'arriver à ses fins. Il révèle également les failles et les obsessions du personnage, dissimulées derrière une tactique d'agression permanente de l'ennemi. Il dévoile enfin le parcours parabolique de l'éminence grise entre débuts réservés mais déterminés, triomphe de l'appartenance au premier cercle, dégoût progressif d'arrangements incompatibles avec la morale et disparition programmée.
Plus qu'un roman, le mage du Kremlin est un document inestimable qui aide à comprendre l'attrait, les dangers et les limites du rôle de conseiller personnel d'hommes et de femmes politiques et qui révèle, à travers le regard de Vadim Baranov, les ambitions démesurées de Vladimir Poutine.
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"tout ce que vous avez toujours voulu savoir" sur Poutine sans oser le demander ...
Non.
C'est un roman. (Les éléments "romanesques" sont vite oubliés en fait, j'ai lu ce livre il y a un petit moment et j'avais zappé par exemple l'histoire d'amour du personnage, c'est la lecture de quelques critiques de Babelio qui m'a rappelé cet élément du bouquin)
Mais en fait c'est le meilleur livre d'analyse politique de l'Histoire contemporaine que vous ayez jamais lu !

Le "mage" du roman s'appelle Vadim Baranov,
inspiré d'un très réel Vladislav Sourkov, un vrai Machiavel pour "princes" russes, il est considéré (selon wikipedia) comme le principal idéologue du Kremin des années 2000.

C'est passionnant, intéressant, instructif, d'actualité, à lire absolument absolument!

(en fait, je me demandais si j'allais bien accrocher à cette lecture vu à quel point le roman de Padura sur Trotsky m'avait rebuté, mais non, ici la lecture est vraiment plaisante en plus de nous éclairer sur des nuances mal comprises de la politique de notre cher ennemi de l'ex urss.)
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Avec ce livre remarquablement écrit et percutant, Giuliano da Empoli endosse un rôle de lanceur d'alerte contre la vision trop naïve des occidentaux quant à l'exercice du pouvoir dans la Russie de Poutine. Nos régimes démocratiques nous ont habitué à raisonner dans des termes très pondérés (majorité, intérêt public, bien-être collectif, compromis, etc.) pour décider si le curseur doit être déplacé vers la droite ou vers la gauche. Ce petit confort intellectuel semble complètement hors sujet en Russie où « la politique a un seul but : répondre aux terreurs de l'homme » (p.126). D'où le cynisme, la violence et la primauté de quelques intérêts privés.
Ce livre n'est qu'une fiction, bien sûr, même si on y croise Boris Berezovsky, Mikhaïl Khodorkovski, Édouard Limonov, Evgueni Prigojine, Igor Sechine et d'autres qui gravitent autour du Tsar Poutine, solidement installé sur son trône. Une fiction ? La tentative d'invasion de l'Ukraine et la guerre qui s'y déroule montrent que l'auteur était sans doute plus proche de la réalité qu'on aurait osé l'imaginer au moment où il a écrit le livre.
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Un très bon livre qui m'a permis d'en connaître un peu plus sur la culture russe et sa vision du pouvoir. J'ai apprécié aussi son regard sur l'Occident. Cela me change de mes lectures habituelles mais ce fut un plaisir. Thème passionnant et auteur à découvrir absolument. Je compte bien lire d'autres oeuvres de cet auteur.
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J'ai été déçu par ce titre.
Je m'attendais à une confrontation "esprit slave" versus "esprit européen" mais elle n'est pas venue .
Nous, européens, privilégions le prévisible, le prédictible avec notre "principe de précaution"
Eux, aiment l'imprévu; le vécu ou le résultat de la vie vécue.
Aucun jugement de valeur.
Qui plus est, le grand peuple russe a été humilié par la 2nde guerre mondiale et la guerre froide qui en a suivi.
Leur ressentiment n'est donc pas à prendre à la légère.
Nos différences ne sont pas si grandes, encire faut-il les reconnaître.
Livresquement vôtre
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