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4,05

sur 4099 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ancien conseiller politique en Italie, Guiliano Da Empoli met sa plume au service d'un roman envoutant qui nous plonge au coeur du pouvoir russe, et plus particulièrement dans le système Poutine, rebaptisé le Tsar.
L'auteur nous fait découvrir la machine politique russe par l'intermédiaire de Vadim Baranov, qui nous livre ses mémoires, un personnage fictif mais grandement inspiré par Vladislav Surkov.
Les traits d'esprit, d'humour sont multiples, on y apprend un nombre incroyable d'anecdotes savoureuses (par exemple, l'épisode pendant lequel Poutine ayant connaissance de la peur bleue des chiens d'Angela Markel, n'hésite pas à faire participer son imposante chienne noire labrador Koni à une réunion diplomatique sous le regard terrorisé de l'ex-chancelière allemande.)
On apprend sur la mentalité russe, les jeux de pouvoir, les manipulations, et le livre se déguste un sourire aux lèvres, teinté souvent de dégoût et de révolte.
C'est fort bien documenté, cependant, avec un petit gout d'inachevé. J'ai regretté ce long monologue du personnage, peu crédible déjà en soi. J'aurais aimé avoir un autre point de vue que celui de ce mage qui ne regrette rien, un oeil critique afin que s'instaure un dialogue avec Baranov dans le but de le mettre face à ses manques, ses contradictions, aux manipulations, à la terreur insidieuse inspirée par le pouvoir en place sur son propre peuple et le monde.
J'ai trouvé au seul personnage féminin de l'histoire, Ksenia, une femme vénale, manipulatrice, prompte à retourner sa veste, assez peu d'intérêt, qui ne m'a pas semblé dénoter chez l'auteur d'une grande estime des femmes. Si son évocation permet de très beaux passages sur les sentiments amoureux de Baranov à son égard, Ksenia n'occupe qu'un rôle subalterne, un peu comme s'il fallait bien un peu d'amour et de sexe au milieu de tous portraits masculins bourrés de testostérone.
Une lecture intéressante et instructive, pas très réussie sur le plan romanesque, et trop linéaire d'un point de vue narratif. le mélange des genres entre fiction et réalité m'a un peu dérangé, car des anecdotes réjouissantes ont perdu de leur saveur, puisqu'on ne sait discerner de quelle catégorie elles relèvent.
J'aurais apprécié une critique plus franche et acérée du système. La fascination face au machiavélisme m'a semblé parfois rejoindre une certaine complaisance.
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Mais qui est Vadim Baranov ? Fut-il vraiment un élément essentiel dans l'accession au pouvoir d'un alors inconnu, un certain Vladimir Vladimirovitch Poutine ?
Un genre de baba cool, poète idéaliste devenu metteur en scène avant de faire preuve d'un incroyable talent en qualité de producteur de télé-réalité…
Lorsqu'il s'attache à celui que les Russes appellent aujourd'hui le Tzar, son ascension se fait dans l'ombre prêt à servir la grandeur de son pays grâce au seul homme capable de diriger un peuple qui n'a jamais connu la démocratie et qui a besoin de sentir un homme fort à sa tête, un homme qui veuille lui redonner sa grandeur, comme du temps de Staline, une grandeur dont l'immense majorité du peuple russe semble avoir plus envie que de tranquillité, de prospérité et de paix.

Critique :

Tout porte à croire que Vadim Baranov n'est en réalité autre que Vladislav Sourkov, qui fut le conseiller spécial de Poutine pour l'Ukraine, aujourd'hui retiré des affaires, peut-être maintenant assigné à résidence, étant en disgrâce auprès de sa majesté le tzar.
Je comprends l'engouement de nombre de lecteurs découvrant une Russie et son pouvoir politique, mais je reste très insatisfait après la lecture de ce roman. D'abord à cause de son rythme très lent, ensuite parce que je n'ai pas appris grand-chose. Pour qui suit l'information via des chaînes d'info et des journaux de politique internationale et de stratégie, l'image du tyran et de son entourage n'est pas une nouveauté. J'ai même été choqué par le côté « génial » de Poutine, grand stratège, jouant plusieurs coups à l'avance. L'image que j'en ai retirée de mes autres lectures, c'est plutôt celle d'un joueur de poker, instinctif, convaincu des faiblesses des démocraties et ne doutant pas un instant que son modèle de gouvernement soit nettement plus puissant. Il suffit de voir ce qui se passe en Ukraine pour se rendre compte à quel point le grand « visionnaire » s'est planté la poutre dans l'oeil. Il a pour lui l'avantage, auprès des Russes, d'avoir effacé la « honte » d'un Gorbatchev mettant fin à l'URSS (qui était moribonde et ruinée, les Russes l'ont oublié ou l'ont toujours ignoré) et les années de méga corruption visible d'un Boris Eltsine… Mais le nouveau Czar est entouré de fripouilles qui ne valent guère mieux que les oligarques des années '90, le nouvel imperator n'étant pas le dernier à se servir et à se faire construire un palais grandiose…

Dans le livre, il est fait allusion à cet événement qui a laissé des traces dans les mémoires, lorsque recevant Angela Merkel, Poutine laisse sa chienne, se balader et venir renifler la chancelière allemande qui avait une sainte trouille des chiens, chose que l'ancien espion ne pouvait ignorer. Son comportement de voyou ne me semble pas assez mis en évidence dans le roman, même si des faits tels que ceux-ci sont rapportés.

En bref, un livre qui fournira certainement beaucoup d'informations sur la mentalité d'une bonne partie du peuple russe, de son dirigeant, de sa cour et des oligarques, mais qui n'apportera rien de fondamentalement nouveau à celui qui suit régulièrement l'actualité politique internationale.
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Il m'est des lectures qui sont difficiles à entreprendre du fait des trop nombreuses critiques positives entendues ou lues. Souvent quelques mois suffisent pour que ma mémoire défaillante (il faut bien qu'il y ait quelques avantages à vieillir) ne me permette de me lancer à peu près vierge d'à priori. le mage du Kremlin faisait partie de ces livres qui trônent sur ma pile à lire et avec qui j'entretiens une relation d'envie-rejet.

Encouragé par l'engourdissement provoqué par les fêtes de Noël, j'ai trouvé le courage de me lancer. Et je dois avouer que je ressors perplexe de cette lecture que j'ai trouvé par ailleurs un peu difficile. Nul doute qu'une lecture antérieure à la guerre russo-ukrainienne aurait été plus marquante. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur s'entend à merveilles à décrypter la Russie de Vladimir Poutine. Là où je reste perplexe, c'est sur l'incapacité réelle ou jouée des occidentaux de stopper l'escalade qui a conduit à la situation dramatique que nous connaissons aujourd'hui.

Force m'est de constater que ce livre n'est pas comme les autres. Roman de géopolitique ou simple lecture du monde par un oeil avisé ? A vous de voir. Pour ma part, c'est une lecture que j'ai appréciée et que je suis finalement assez content d'avoir lu tardivement. En tous les cas, je ne doute pas que ce livre ne change mon prisme de lecture de l'actualité.
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Le mage du Kremlin est une biographie romancée de Vladimir Poutine, de son ascension au pouvoir dans les années 1990 à la fin des années 2010. Giuliano da Empoli, un politologue italien connait les rouages de la politique internationale et notamment les bouleversements depuis la fin de la guerre froide dans les années 1990.
Toutefois, j'ai été agacée par les poncifs tels que "Les Russes préfèrent l'ordre au chaos"; "Les Russes n'aiment pas la démocratie et préfèrent un pouvoir fort", ... qui sont le fait d'Occidentaux instruits qui planent bien au-dessus des réalités quotidiennes des populations qu'ils critiquent.
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J'attendais beaucoup de ce roman.
Critiques dithyrambiques, prix reçus, polémique autour du Goncourt, engouement des Babeliotes, situation en Ukraine.... Tout m'attirait vers ce titre.

Le roman démarre plutôt bien, avec une écriture remarquable.
Néanmoins, dès lors que Vadim Baranov entre en scène et déclame son très long monologue autobiographique, la magie s'est arrêtée pour moi.
Déjà parce que je trouve ce choix narratif un peu bancal.
Ensuite, parce que j'ai eu le sentiment d'une suite de scènes, connues ou non de l'histoire, sans véritable lien entre elles en dehors des protagonistes.
Enfin, parce que le 4ème de couverture annonce un propos de "l'eminence grise de Vladimir Poutine" alors que j'ai trouvé en Baranov bien plus souvent un spectateur ou un exécutant de Poutine qu'un stratège murmurant à son oreille.

Je referme ce livre déçue de ne pas y avoir trouvé ce que j'espérais. Pour autant, j'ai apprécié de mieux comprendre la culture russe et surtout, j'ai trouvé les réflexions sur le pouvoir très intéressantes, bien que je ne les partage absolument pas.
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Il s'appelle Vadim Baranov. Sous les traits du narrateur, Giuliano Da Empoli s'intéresse à lui alors que l'homme après quinze années de bons et loyaux services dans l'ombre de Poutine a finalement renoncé à en être l'éminence grise, anticipant ainsi une disgrâce annoncée.
Baranov continue à alimenter des interrogations sans fin,dans les milieux moscovites bien informés mais il devient invisible. Notre narrateur se met donc sur sa trace et les réseaux sociaux vont bientôt lui permettre une prise de contact digne des débuts de la mort aux trousses ou de tout autre thriller, p 28 le voilà en face de Baranov, dans une résidence au luxe assumé, discret, de bon goût, loin du bling -bling des oligarques. Outre cette mise en scène plutôt convenue de l'apparition de Baranov dans la narration, nous entrons avec lui à partir de là dans un long monologue.
« Mon grand-père était un formidable chasseur » ainsi commence-t-il le récit de ces années, passées dans les sphères du pouvoir, le seul endroit qui vaille dans ce pays, où le statut d'un homme définit sa place et son rôle plus que l'argent même, un pays d'appareil et de structure étatique qui emprisonne et enserre une société qui étouffe. En dehors de quelques réflexions sur le pouvoir, lancées par Baranov dans son salon face au narrateur, la suite du récit est décevante sur la manière dont le pouvoir s'exerce et écrase en Russie. L'histoire de ce pays depuis l'implosion de l'URSS est brossée à grand traits, plus à la manière d'une revue de presse que d'une véritable analyse. On assiste à l'émergence de Poutine, sorti presque par hasard du KGB, se succèdent ensuite les épisodes les plus connus de son magistère pour ne pas reprendre la terminologie tsariste, facile, dont le récit est inondé. L'épisode de la Tchétchénie, l'obsession de la grandeur impériale, la volonté du paraître, qui trouve son paroxysme dans les jeux olympiques de Sotchi…Beaucoup de discrétion par contre sur les crimes dont le pouvoir est responsable…Le portrait de Baranov lui aussi est bien décevant, une histoire d'amour peu convaincante, des talents pour la mise en scène fastueuse, le sens du spectacle… le type de narration choisi par l'auteur : Baranov déroule ses souvenirs dans un monologue à sens unique, un procédé qui enlève toute profondeur au personnage, sans dialogues véritables, sans confrontation, sans véritable situation, il est bien pâle. Il cite dans son récit le personnage sulfureux que fut Limonov, cela m'a rappelé le roman d'Emmanuel Carrère, autrement plus réussi pour donner vie à ce personnage.
J'attendais beaucoup de ce roman, je suis restée sur ma faim, ni la narration, ni l'écriture ne m'ont convaincue, peu goncourable à mon humble avis.
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Un roman au style sobre, détaché, soutenu par une documentation solide.
A travers les souvenirs du héros, j'ai aimé apprendre comment en 99 on cherche à remplacer Boris Eltsine, devenu encombrant, par un « pantin » nommé Poutine ; découvrir les rouages de son ascension ; pénétrer les coulisses du Kremlin pour observer la mécanique du pouvoir… mais qu'y a-t-il de vrai dans tout cela ??
En refermant le livre je me demande si je viens de lire une fiction ou un document politique… car le récit est si habilement combiné aux faits réels qu'il entretient le flou et la confusion...
Reste qu'il illustre l'immense influence des spécialistes en communication sur l'opinion publique, parfaite démonstration d'un dispositif à l'oeuvre partout sur la planète… et rien que pour ces pistes de réflexion, le livre est passionnant !
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Un peu déçue par ce roman sur la Russie contemporaine nous plongeant au coeur du pouvoir russe et nous montrant la montée au pouvoir de Vladimir Poutine. Déçue par le style trop linéaire et le mélange de fictions et vérités (je me suis perdue). le fond est très intéressant mais la forme ne m'a pas convaincue.
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Donc, Baranov, "le mage du Kremlin", c'est Sourkov. Celui qui a orchestré l'arrivée au pouvoir de Poutine et a ensuite été son éminence grise.
Pourquoi l'auteur doit-il prendre cette précaution alors que les autres protagonistes ont gardé leur véritable nom?

Je n'ai pas compris et j'en suis à me demander si je ne suis pas complétement abruti mais je suis passé totalement à côté.

Est-ce un roman, un récit, un essai ?

En général, j'aime bien être ému, transporté dans mes lectures. J'ai besoin de ressentir et là, j'ai eu le sentiment que c'est très froid, sans émotions justement mais c'est sans doute l'intention de l'auteur et ça colle au personnage de Poutine qui ne laisse rien transparaître. Pokerface et froid comme un glaçon.

J'ai pourtant apprécié l'écriture mais je n'ai pas appris grand chose sur la Russie de Poutine. Rien de plus en tous les cas que ce que j'ai pu lire ou visionner à travers les nombreux reportages, documentaires qui tentent de dresser un portrait plus ou moins objectif de Poutine.

Personnellement, j'adhère plutôt à la phrase de Jacques Lanzmann chantée par Dutronc: "On nous cache tout, on nous dit rien".

La partie que j'ai préféré a été l'avant dernier chapitre avec quelques réflexions sur le pouvoir qui sera exercé à l'avenir par les machines, je schématise bien évidemment.

Donc voilà, je ne retiendrai pas grand chose de ce roman de Giuliano Da Empoli.
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J'étais contente de commencer enfin la lecture de ce livre sérieux sur la Russie de Poutine.
Après quelques chapitres d'introduction plutôt intéressants,le livre est une succession d'anecdotes sur Poutine qui ne sont pas développés ni analysés.
Ce mage passe au final 20 ans de sa vie à jouer sans conviction au service d'un Poutine impassible tel le grand Tsar de Russie.
Très décevant ce livre ne fait pas réfléchir ni à la politique ni sur Poutine et la Russie
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