Ce livre m'a vite mis mal à l'aise. Difficile d'exprimer ce qui me dérangeait. C'est un récit assez froid, sans complaisance ni admiration pour son personnage central, Francisco Franco, dictateur sordide, militaire dans l'âme, conservateur acharné de ce que l'Espagne avait de plus suranné.
Michel del Castillo retrace minutieusement le parcours d'un homme, étalant ses qualités, surtout militaires sans minimiser l'obscure férocité de son fonctionnement politique.
A travers un récit de la guerre d'Espagne qui se veut objectif, l'auteur met en lumière les crimes des deux camps. il montre comment une population analphabète à 66% se trouve projetée dans une histoire qui la dépasse largement, perpétrant massacres et crimes de guerre.
En fait, c'est d'une part la détestation de la République de 1936 dont fait preuve del Castillo et son incapacité à comprendre la détresse sociale d'un peuple qui avait été tenu sous le joug d'un régime profondément inégalitaire qui m'a mis mal à l'aise. Je reste partagé. On apprend énormément de faits dans cet ouvrage. Il donne à réfléchir sur la sauvagerie dont toutes les parties ont fait preuve pendant le conflit. Il met en évidence les stratégies mortifères de certains leaders républicains. Mais tout se passe comme si les causes de cette violence n'existaient pas. Pire, pour l'auteur, la guerre est provoquée de manière presqu'inéluctable pas l'attitude du gouvernement de la République. Alors, s'il ne fait pas de Franco un héros, loin s'en faut, il le construit comme une nécessité historique. Les Républicains en deviennent presque les responsables d'une dictature qui a duré une génération. quand je vous disait que ce bouquin m'a mis mal à l'aise.