Furie divine de
José Rodrigues Dos Santos
Roman du type espionnage paru en 2009 au Portugal, de 665 pages dans le format poche, divisé en 64 chapitres plus un prologue, un épilogue et une note finale.
L'auteur opte pour le statut de narrateur externe objectif. Il raconte comment un agent de la CIA contacte un cryptologue portugais pour résoudre un problème urgent concernant des rumeurs d'attentat aux E.U. Parallèlement à ce contact, il narre l'évolution d'un jeune Égyptien musulman vers le fondamentalisme puis le fanatisme terroriste. Les paragraphes concernant le cryptologue prénommé Tomas et le jeune Egyptien prénommé Ahmed alternent jusque vers la fin où le lecteur comprend que l'un va être confronté à l'autre.
On trouve, en fait, deux livres en un. Autant les paragraphes concernant la triste évolution du jeune musulman sont intéressants et instructifs par le fait qu'ils nous font découvrir tout un pan de l'islam que maints bien-pensants refusent d'admettre, autant les paragraphes concernant l'action de Tomas et de la CIA sont banals et relèvent du roman de gare tels que l'on en lisait dans les éditions « fleuve noir ».
José
Dos Santos maitrise parfaitement le genre « suspens » jusqu'à utiliser le bon vieux procéder cher à
Hitchcock du temps qui reste à agir avant le déclenchement de la catastrophe. Vers le milieu du roman, son style se relâche : abondance de clichés, avalanche des verbes avoir et être au lieu de verbes plus évocateurs et nerveux, utilisation abusive de la forme passive, etc. Les scènes de contact avec la C.I.A. sont dignes des films de James Bond.
Abstraction faite de ces réserves, le roman se lit d'une traite et le lecteur ne s'ennuie pas surtout quand il apprend, avec un frisson dans le dos, les ressorts idéologiques des fanatiques musulmans.
A lire ne serait-ce que pour découvrir cet effarant aspect des choses qui risque de prendre chez nous, premier pays musulman d'Europe, une tournure inquiétante.