L'armée entrée en action, c'est l'issue qui se précipite. Chacun se voit sommé de prendre position, de choisir entre l'anarchie et la peur de l'anarchie. C'est comme force politique qu'une insurrection triomphe.
Se rassembler répond à la joie d'éprouver une puissance commune. Décider n'est vital que dans les situations d'urgence, où l'exercice de la démocratie est de toute façon compromis.
La France est bien la lanterne rouge de la zone occidentale.
— Qu’est-ce qu’un millier d’économistes du FMI gisant au fond de la mer ?
— Un bon début.
La France n’est pas la patrie des anxiolytiques, le paradis des antidépresseurs, la Mecque de la névrose sans être simultanément le champion européen de la productivité horaire.
La métropole est cette mort simultanée de la ville et de la campagne, au carrefour où convergent toutes les classes moyennes, dans ce milieu de la classe du milieu, qui, d’exode rural en « périurbanisation», s’étire indéfiniment.
Là où les gestionnaires s’interrogent platoniquement sur comment renverser la vapeur « sans casser la baraque », nous ne voyons d’autre option réaliste que de « casser la baraque
Devenir autonome, cela pourrait vouloir dire, aussi bien : apprendre à se battre dans la rue, à s’accaparer des maisons vides, à ne pas travailler, à s’aimer follement et à voler dans les magasins.
L’appareil de production présent est donc, d’un côté, cette gigantesque machine à mobiliser psychiquement et physiquement, à pomper l’énergie des humains devenus excédentaires, de l’autre il est cette machine à trier qui alloue la survie aux subjectivités conformes et laisse choir tous les «individus à risque », tous ceux qui incarnent un autre emploi de la vie et, par là, lui résistent. D’un côté, on fait vivre les spectres, de l’autre on laisse mourir les vivants. Telle est la fonction proprement politique de l’appareil de production présent.
Les bidonvilles sont dans bien des mégapoles les derniers lieux vivants, vivables, et sans surprise, aussi, les lieux les plus mortels. [...] Les cités-dortoirs de la banlieue Nord de Paris, délaissées par une petite bourgeoisie partie à la chasse aux pavillons, rendues à la vie par le chômage de masse, rayonnent plus intensément, désormais, que le Quartier latin. Par le verbe autant que par le feu.