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EAN : 9782358720861
La Fabrique éditions (22/04/2017)
3.97/5   55 notes
Résumé :
Maintenant est un texte d’intervention. Il peut se lire comme un chapitre supplémentaire d’À nos amis, commandé au Comité Invisible par une actualité écartelée entre attentats, rhétorique antiterroriste, mouvement contre la loi « travaille !», répression féroce, fin de la sociale-démocratie et rumeurs de « guerre civile ». Maintenant vient à la suite d’un mouvement qui a vérifié l’essentiel des conjectures du Comité Invisible – détestation sans appel de la police, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Maintenant, on fait quoi ?
Pas demain, pas quand le monde changera, maintenant.
La quatrième de couverture le dit :
couv74342018.jpg« Ne plus attendre.
Ne plus espérer.
Ne plus se laisser distraire, désarçonner.
Faire effraction.
Renvoyer le mensonge dans les cordes.
Croire à ce que nous sentons.
Agir en conséquence.
Forcer la porte du présent.
Essayer. Rater. Essayer encore. Rater mieux.
S'acharner. Attaquer. Bâtir.
Vaincre peut-être.
En tout cas, surmonter.
Aller son chemin.
Vivre, donc.
Maintenant »
Si en se levant le matin on avait vraiment la volonté de faire quelque chose ? J'aime l'idée assez évidente pourtant : il est grand temps de changer les choses. On s'entend (enfin beaucoup d'entre nous) pour dire que plein de choses ne vont pas, de notre système de gouvernance à notre environnement immédiat, nos villes, l'image renvoyée par les médias… Chacun d'entre nous a ses propres « obsessions », mais on pourrait se réunir, non ?
Ce livre parle beaucoup de l'expérience qu'a été Nuit Debout, avec tous les drives et toutes les erreurs qui en sont sorties. Il est d'ailleurs très critique, ce qui est ma foi très légitime : des AG parisiennes où chacun ne parle que de lui-même aux actions mal concertées, récupération et bataille d'ego (et j'en passe). Sans pour autant occulter les points positifs, surtout la prise de la tête des cortèges par ceux qui d'ordinaire occupent la queue du convoi : associations libertaires, jeunes « agités », bref ceux que de nombreux syndicats aiment reléguer aux rangs des invisibles. Groupe encapuchonné, pour les gaz ou l'anonymat, qui « prend la rue », acte fort, peut-être nécessaire pour créer une réaction populaire ?
Ce qui n'empêche ni les violences ni les humiliations, rappelons-nous des manifestants cernés par la police et bloqués sur des places, ou rabattus dans les stations de métro.

Ce livre est un appel à l'action, une sorte d'espoir immédiat, proche du « no future » punk mais un « demain n'existe pas » rieur. Un cri de révolte un brin arrogant, vivant. Flamboyant.
Violent parfois, surtout le chapitre « 50 nuances de bris » ; je sais que ça ne parlera pas à tout le monde. Mais je comprends cette violence, ce besoin de faire sortir son énergie, hurler son opposition en abolissant physiquement ce qui la caractérise : on pense notamment aux distributeurs de billets Rennais et Nantais qui ont « pris quelques congés » au printemps dernier. Ce n'est pas les armes que désirait Blanqui, non ce sont les milliers de mains de nous tous. Des Grands Soirs personnels, intimistes, où on prend conscience qu'on en peut plus et qu'il faut « faire autre chose, ou du moins faire autrement ».

Il est question des ZAD/ZAT, rapidement, trop à mon goût, mais elles sont là. Nous parlant d'une autre construction possible, d'autres quotidiens.
Le comité invisible acte les ressentis, en parle comme un ami à une réunion associative. Cela fait déjà dix ans que sortait « l'insurrection qui vient » qui avait été très important pour moi.

Alors « destituons le monde »!
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Une vidéo accessible sur la page babelio concernant ce livre est suffisamment éloquente pour que je me dispense d'y ajouter quelques mots . En accord avec " Dire non ne suffit plus " , ce petit livre et les autres écrits du Comité invisible , prônent les actes plus que la contestation .
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« Ce ne sont pas les raisons qui font les révolutions, ce sont les corps. Et les corps sont devant des écrans. » Dénoncer ne suffit plus à soulever. Même les créateurs de South Park ont renoncé, rattrapés sur le terrain de la satire par la réalité. Face à ce constat, le Comité invisible préconise de passer à l'attaque.
Considérant que la critique du capitalisme financier est désormais moins efficace qu'un « Tiens, tes agios ! » tagué sur la vitrine fracassée d'une banque, il revendique cette parole qui engage parce qu'elle a pris position. En réponse à l'anxiété livide que l'on nous inocule au quotidien, il revendique la fraternité lucide de l'émeute. Déserter, s'organiser, faire sécession, maintenant.
(...)
À lire de toute urgence !

Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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J'attends avec intérêt le prochain essai "du comité invisible" sur l'émergence des "gilets jaunes", mais je craint que son titre ne soit "l'insurrection avortée".
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En phase avec l'actualité de fin 2018, les analyses sont pertinentes et terrifiquement vraies !
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critiques presse (1)
Bibliobs
03 mai 2017
Puisque tout est foutu et qu'il ne reste qu'à s'écouter parler, le Comité invisible livre dans sa dernière partie une ode à l'amour et au communisme, au sens premier de communauté.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Nous proposons une autre perception des choses, une autre façon de les prendre. Ceux qui font les lois ne les respectent à l'évidence pas. Ceux qui entendent nous inculquer la « morale du travail » font des emplois fictifs. Les Stups – c'est désormais de notoriété publique – sont le plus gros dealer de shit de France. Et dès que, par extraordinaire, un magistrat est mis sur écoute, on ne tarde pas à découvrir quelles inqualifiables tractations se cachent derrière l'auguste prononcé d'un jugement, d'un appel ou d'un non-lieu. En appeler à la Justice face à ce monde, c'est demander à un ogre de garder vos enfants. Quiconque connait l'envers du pouvoir cesse immédiatement de le respecter. Les maitres ont toujours été, au fond d'eux, des anarchistes. Il leur déplait seulement que les autres le soient. Et les patrons ont toujours eu un coeur de bandit. C'est cette honorable façon de voir les choses qui a de tout temps inspiré aux ouvriers lucides la pratique du coulage, voire celle du sabotage. Il faut vraiment s'appeler Michéa pour croire que le prolétariat ait jamais été sincèrement moraliste et légaliste. Le prolétaire, c'est dans la vie, parmi les siens, qu'il manifeste son éthique, pas dans le rapport à la « société ». Face à la « société » et sa tartufferie, il ne peut y avoir d'autre rapport que de guerre plus ou moins ouverte.
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Nul n’a jamais agi par espoir. L’espoir a partie liée à l’attente, au refus de voir ce qui est là, à la crainte de faire effraction dans le présent, bref : à la crainte de vivre. Espérer, c’est se déclarer par avance sans prise sur ce dont on attend pourtant quelque chose. C’est se mettre en retrait du processus pour ne pas avoir à tenir à son résultat. C’est vouloir que les choses soient autrement sans en vouloir les moyens. C’est une lâcheté. Il faut savoir à quoi l’on tient, et s’y tenir. Quitte à se faire des ennemis. Quitte à se faire des amis. Dès que nous savons ce que nous voulons, nous ne sommes plus seuls, le monde se repeuple. Partout des alliés, des proximités et une gradation infinie d’amitiés possibles. Rien n’est proche pour qui flotte. L’espoir, cette très légère mais constante impulsion vers demain qui nous est communiquée de jour en jour, est le meilleur agent du maintien de l’ordre. On nous informe quotidiennement de problèmes à quoi nous ne pouvons rien, mais à quoi il y aura sûrement demain des solutions. Tout l’écrasant sentiment d’impuissance que cette organisation sociale cultive en chacun à perte de vue n’est qu’une immense pédagogie de l’attente. C’est une fuite du maintenant. Or il n’y a jamais eu, il n’y a et il n’y aura jamais que du maintenant. Comme le sera le demain. L’unique façon de comprendre quelque chose au passé, c’est de comprendre qu’il fut lui aussi un maintenant. C’est de sentir le faible souffle de l’air dans lequel vivaient les hommes d’hier. Si nous sommes si enclins à fuir le maintenant, c’est qu’il est le lieu de la décision. Il est le lieu du « j’accepte » ou du « je refuse ». Il est le lieu du « je laisse filer » ou du « j’y tiens ». Il est le lieu du geste logique qui suit immédiatement la perception. Il est le présent, et donc le lieu de la présence. Il est l’instant, sans cesse reconduit, de la prise de parti. Penser en termes éloignés est toujours plus confortable. « A la fin », les choses changeront ; « à la fin », les êtres seront transfigurés. En attendant, continuons ainsi, restons ce que nous sommes. Un esprit qui pense en termes d’avenir est incapable d’agir dans le présent. Il ne cherche pas la transformation : il l’évite. Le désastre actuel est comme l’accumulation monstrueuse de tous les diffèrements du passé, à quoi s’ajoutent en un éboulement permanent ceux de chaque jour et de chaque instant. Mais la vie se joue toujours maintenant, et maintenant, et maintenant.
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Le "quotidien" est par prédisposition le lieu qu'une certaine ankylose voudrait préserver des conflits et des affects trop intenses. C'est justement cette lâcheté-là qui laisse tout filer et finit par rendre le quotidien si poisseux et les relations si gluantes. Si nous étions plus sereins, plus sûrs de nous, si nous redoutions moins le conflit et ce qu'une rencontre vient bouleverser, certainement leurs conséquences seraient-elles moins fâcheuses. Et même peut-être pas fâcheuses du tout."
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Ce ne sont pas les raisons qui font les révolutions, ce sont les corps. Et les corps sont devant des écrans.
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Le but de l'institution médicale n'est pas de se soucier de la santé des gens, mais de produire les patients qui justifient son existence est une définition de la santé correspondante. (...)
Ce n'est pas l'échec des institutions de santé que nous ayons fini pars vivre dans un monde de part en part toxique et qui rend tout le monde malade.
C'est au contraire son triomphe.
L'échec apparent des institutions et bien souvent, leur fonction réelle.
Si l'école des gouttes les enfants d'apprendre, ce n'est pas fortuitement :
C'est que les enfants ayant le goût d'apprendre la rendraient presque inutile. Idem pour les syndicats, dont le but n'est manifestement pas l'émancipation des travailleurs, mais plutôt la perpétuation de leur condition.
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Video de Comité invisible (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Comité invisible
A quelques semaines de la publication en anglais du livre, un chroniqueur de la chaine ultraconservatrice Fox News appelle à lire ce livre dangereux afin de «connaître l'ennemi». Version sous-titrée.
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