Passions. Un mot pour résumer ce texte court et percutant. Un conte philosophique aussi sage que sauvage, sur les passions humaines, la fureur de vivre, d'aimer, d'être aimé, sur des peurs et des questionnements ancestraux.

On y retrouve avec plaisir l'affection de Bauchau pour l'Antiquité, déjà présente dans Antigone.

Les Labdacides de Bauchau ne sont plus de simples outils au service de la tragédie. Complexes, emplis de paradoxes et de faiblesses, ils se battent plus contre eux-mêmes que contre les dieux ou le destin.

Antigone la révoltée, Polynice le solaire, Etéocle le mal-aimé, la pédagogue Ismène, Œdipe le sage aveugle, Créon, Jocaste, Hémon…

De simples noms aux yeux de certains, mais des figures hautes en couleur, psychologiquement tourmentées et grandiosement dépeintes par la plume de l’auteur, qui ose faire d’une pièce un roman d’analyse.