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3/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Torcenay , le 29/07/1809
Mort(e) le : 28/07/1897
Biographie :

Étienne Vacherot est un philosophe et homme politique français, né à Torcenay, près de Langres, le 29 juillet 1809, mort à Paris le 28 juillet 1897.

Il est en philosophie un représentant de l'éclectisme, auteur d'ouvrages sur la démocratie, sur l'histoire de la philosophie d'Alexandrie et sur les rapports entre la science et métaphysique. Républicain sous le Second Empire, son parcours politique le conduit à se rallier progressivement au parti monarchique sous la Troisième République.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
De quelque manière que l'on juge l'école d'Alexandrie, on ne peut méconnaître en elle tous les caractères d'une grande philosophie. Ecole remarquable par ses origines, par le génie de ses penseurs, par la richesse et la profondeur de ses doctrines, par sa longue durée, par son rôle historique, par son influence sur les écoles du moyen-âge et de la renaissance, elle mérite une place à part dans l'histoire de la philosophie, à côté du Platonisme et du Péripatétisme; et la critique moderne qui, depuis quelque temps, s'est exclusivement occupée de Platon et d'Aristote, ne pouvait oublier la doctrine qui fut le dernier mot de la philosophie grecque.
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Non seulement l'école d'Alexandrie n'est pas tout le Musée, mais elle ne comprend même pas les écoles philosophiques qui s'y trouvaient réunies. Ces écoles représentaient presque toutes les directions du mouvement philosophiques qui avait commencé à Thalès et fini à Zénon, le Pythagorisme, le Platonisme, le Péripatétisme, le Pyrrhonisme, et le Stoicisme. Or il ne s'agit que d'une école et d'une doctrine qui a toujours conservé l'unité de ses principes et de son esprit dans les diverses phases de son long développement, et qui, en changeant de théâtre et de fortune, est toujours restée au fond la même, à Alexandrie, à Rome et à Athènes, dans ses jours de force et de triomphe, comme dans ses jours de décadence et d'adversité. C'est cette philosophie qui fera l'objet de notre travail.
Mais où commence-t-elle et où finit-elle ? Tous les historiens s'accordent à en considérer Ammonius Saccas comme le fondateur. (...)
Sans doute Ammonius n'est pas le premier philosophe chez lequel se rencontre cet esprit de conciliation entre les principales doctrines de la philosophie grecque, qui caractérise la philosophie d'Ammonius, Plutarque, Alcinous, Cronius, Numénius surtout, et, dans un autre ordre de traditions, Philon, avaient déjà essayé de mêler, sinon d'accorder les diverses doctrines, soit philosophiques, soit religieuses. Mais s'il est raisonnable de voir dans ces essais un précédent pour Ammonius et Plotin, ce serait aller beaucoup trop loin que d'y reconnaître le principe même et le fond de la philosophie alexandrine, telle que ces grands esprits l'ont constituée. Ce qui est certain, c'est qu'avant Ammonius il n'y a encore que des écoles philosophiques professant chacune une doctrine particulière plus ou moins exclusive, celle-ci le Pythagorisme, celle-là le Platonisme, telle autre le Péripatétisme, telle autre encore le Stoicisme. Avec Ammonius seulement commence cette philosophie qui bientôt absorbe toutes les écoles et toutes les doctrines.
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LE MÉTAPHYSICIEN. — Conclusion évidente. Puisque toute réalité est nécessairement imparfaite, il faut bien que l'être, pris dans une de ses formes réelles, dans un de ses modes, comme dirait Spinosa, ou même dans la totalité de ses modes, soit imparfait.
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Mais quelle sera cette vraie science ou plutôt cette vraie méthode, qui concilie le devenir et l'être, la variété mobile et infinie des Ioniens, avec l'unité immobile et absolue des Eléates ? C'est la dialectique. La dialectique seule peut résoudre le problème proposé par Socrate comme le point fondamental de la science, le problème de l'essence des choses. En considérant les individus dans ce qu'ils ont de commun et d'invariable, elle maintient l'esprit dans la voie de la science, à travers les mille détours de la sensation; elle le ramène sans cesse de la variété à l'unité, c'est-à-dire à la vraie essence des choses.
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On connaît la destinée historique de l'école d'Alexandrie. Elle essaya de ranimer de son souffle encore puissant une religion morte et une civilisation expirante. Elle s'assit sur le trône avec Julien, le dernier héros de la noble antiquité. Mais l'ancienne société qu'elle voulut défendre et transformer, l'entraîna bientôt dans sa chute, et l'ensevelit encore vivante sous ses ruines. Les destruction du Sérapéum, le massacre d'Hypathie, l'exil des derniers philosophes de l'école d'Athènes, sont les tristes épisodes de sa défaite. La clôture des écoles paiennes, par l'édit de Justinien, anéantit l'école d'Alexandrie, mais non ses doctrines. Le Néoplatonisme, recueilli dans d'obscures compilations, passa à travers les Ecoles du Bas-Empire dans la philsophie du moyen-âge, et inspira tous les esprits rebelles au joug d'Aristote et de la Scolastique, les mystiques, comme Scot, Erigène, Hugues et Richard de Saint-Victor, Gerson; puis à la renaissance, cette philosophie, retrouvée tout entière dans ses principaux monuments, devint la source de toutes les doctrines idéalistes ou mystiques du XVIe siècle. Nous suivrons cette longue et profonde trace des idées néoplatoniciennes depuis les premières écoles chrétiennes jusqu'aux temps modernes.
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Ce livre est un mémoire couronné par l'Académie des sciences morales et politiques. (...)
Voici ce programme :
1° Faire connaître, par des analyses étendues et approfondies, les principaux monuments de l'école d'Alexandrie, depuis le IIe siècle de notre ère, où elle commence avec Ammonius Saccas et Plotin, jusqu'au VIe siècle, où elle s'éteint avec l'antiquité philosophique, à la clôture des dernières écoles paiennes, par le décret célèbre de 529, sous le consulat de Décius et sous le règne de Justinien.
2° Insister particulièrement sur Plotin et sur Proclus;
Montrer le lien systématique qui rattache l'école d'Alexandrie aux religions antiques et le rôle qu'elle a joué dans la lutte du paganisme expirant contre la religion nouvelle;
3° Après avoir reconnu les antécédents de la philosophie d'Alexandrie, en suivre la fortune à travers les écoles chrétiennes du Bas-Empire et du moyen âge, et surtout au XVIe siècle, dans cette philosophie qu'on peut appeler philosophie de la renaissance;
4° Apprécier la valeur historique et la valeur absolue de la philosophie d'Alexandrie;
5° Déterminer la part d'erreur et la part de vérité qui s'y rencontre, et ce qu'il est possible d'en tirer au profit de la philosophie de notre siècle.
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Pour tout esprit qui s'intéresse à l'avenir des études philosophiques, il est manifeste qu'elles traversent en ce moment une crise redoutable. Depuis le début de ce siècle, la philosophie n'en avait pas connu d'aussi grave, d'aussi difficile, et qui mît à ce point son existence en péril. Les symptômes de cette crise éclatent à tous les yeux ; et la lutte renaissante entre le matérialisme et le spiritualisme, dans les grands pays philosophiques de l'Europe, n'en est pas peut-être le plus menaçant, malgré le bruit qui se fait autour des adversaires, et les grands intérêts engagés dans le combat.
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L'entière liberté d'esprit, telle est la grande conquête de l'âge viril. Mais si l'on songe combien peu y arrivent, dans l'immense troupeau humain qui couvre la surface du globe, on se prend à douter que l'état philosophique, pour l'espèce, soit jamais autre chose qu'un idéal rêvé par le philosophe pour la nature humaine, mais regardé comme impossible par l'historien pour l'Humanité. Tous les incrédules dont le nombre est déjà considérable et tend de jour en jour à s'accroître dans les grands foyers de la civilisation moderne, ne doivent pas être comptés pour de libres
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Toute philosophie a des antécédents. Le Néo-Platonisme en a eu de très nombreux et de très importants. Profondément convaincue que la vérité est partout et principalement dans les plus anciennes doctrines, cette école la recherche avec ardeur dans les monuments et les traditions du passé. Elle interroge tour à tour Orphée, Homère, Hésiode, Pythagore, Platon, Aristote, Zénon, et parvient toujours par ses interprétations ingénieuses et subtiles à y découvrir le germe et le fond même de sa pensée. (...)
C'est le propre des Alexandrins d'unir la spéculation la plus puissante et la plus hardie à la plus vaste érudition qui se soit jamais rencontrée. Mais enfin s'ils ne se bornent pas, comme sils en ont la prétention, à reproduire le passé, s'ils sont vraiment originaux et créateurs; ils s'inspirent sans cesse de la tradition; ils ne créent qu'avec des éléments déjà préparés; ils n'aspirent qu'à reconstituer la philosophie sur la base des deux plus grands systèmes qu'ait engendrés l'antiquité. Qu'ils aient fait tout autre chose que de réaliser cet harmonieux accord de Platon et d'Aristote, c'est ce qu'on ne saurait contester; mais comme ils en font le point de départ de toutes leurs théories, il est nécessaire de reprendre à son origine cette philosophie socratique dont Platon, Aristote et Zénon sont les principaux interprètes, et dont le Néo-Platonisme peut-être considéré, malgré son esprit oriental, comme le profond et légitime développement.
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L'école d'Alexandrie, ou le Musée, ne doit point être confondue avec l'école philosophique qui porte le même nom. Le Musée, (...) comprenait toutes les sciences connues et tous les exercices de la pensée, philosophie, mathématiques, physique, médecine, philologie, littérature. Toutes les écoles grecques y coexistaient et y travaillaient chacune dans le sens de ses principes et de ses traditions. C'était, en un mot, un véritable Institut et non une école. Un même esprit, une même pensée générale ne servait point de centre à ces directions diverses. Le seul caractère commun aux écoles qui composaient cette grande société littéraire et scientifique, c'est qu'elles avaient toutes apporté et conservaient religieusement l'esprit grec au milieu d'une ville orientale. Il est à remarquer que le Musée demeura toujours fidèle à son origine, et ne se laissa jamais absorber par les écoles d'origine orientale, avec lesquelles il eut de nombreuses communications. Ainsi jamais il ne laissa s'altérer la pureté de son esprit au contact de l'école juive et de l'école juive et de l'école chrétienne, et des sectes gnostiques; il réagit au contraire énergiquement dans toutes les parties de la science et de la littérature contre les tendances et les traditions de l'Orient.
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