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4/5 (sur 16 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Castres , le 06/03/1924
Mort(e) à : Veilhes , le 03/06/2013
Biographie :

Gaston Puel est un poète français.
Très jeune, il perd sa mère et sera élevé par sa grand-mère. Alors qu’il n’a guère plus de 20 ans, il fait la rencontre à la Libération de Joë Bousquet, André Breton et René Char avec lesquels il correspond. Dès 1947, il participe aux activités du groupe surréaliste.
Il passe une année en sanatorium, à Sainte-Feyre, en raison d’une tuberculose découverte à la fin de la guerre.
En 1950, il s’éloigne du surréalisme tout en restant en bon terme avec André Breton.
Après sa maladie, il s’installe définitivement à Veilhes, près de Lavaur. Il y crée son atelier d’imprimerie et fonde en 1961 les éditions de La fenêtre ardente. Il publiera des œuvres de Pierre Albert-Birot, Joë Bousquet, René Char, Pierre-André Benoît, Jean Grenier, Pierre Gabriel, Jean Malrieu et sera à l’origine de « Livres d’artistes » : Arp, Ernst, Miro, Dubuffet, Raoul Ubac, Staritsky…
Il est l’auteur d’une trentaine de recueils, mais aussi d’essais dont un ouvrage en 1962 sur Lucien Becker dans la collection Poètes d’aujourd’hui des éditions Seghers.etc).
En 1958, il s’était vu décerné le prix Artaud, pour «Ce chant entre deux astres» et en 1966, il avait reçu le Prix Max-Jacob pour «Le Cinquième château» . En 1971, il dirigea lors d’un séjour aux USA, deux séminaires à l’université du Maryland, le premier sur Claude Simon qui devait obtenir le Nobel de littérature, quatorze ans plus tard, et le second sur René Char, suivi d’une présentation de Pierre Reverdy.



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Source : Wikipedia
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Gaston Puel
Le poème se sert de la langue pour échapper au logos. C’est une folie d’alchimiste : des mots sont confiés au creuset ; libérés de leur sens étroit, ils ne sont que des signes. Leur sens est à inventer. Le poème est une flèche décochée. Le lecteur lit sa trajectoire.
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MOTS DE PASSE


Par son nom chaque chose m’appelle :
La lampe, les draps blancs,
La chaude nuit d’été.

Dans le lointain silencieux
Tremblent quelques lueurs.
Une odeur de cendre
Dans un battement d’ailes
Monte de la terre nue.
Qui va là ?

Les mots s’enchaînent :
Le feu rougit le fer,
Le boucher lave ses mains rouges,
Ses couteaux brillent sur l’étal.
Qui va là ?

Mots paisibles, arrogants,
Qui me fuient, qui m’enlacent
Fantômes se coulant dans mes rêves,
Enigmes invalides, rébus à déchiffrer,
Nous allons dans ce labyrinthe…

— Qui va là ?

Carnet de VEILHes, III, p.12
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Gaston Puel
Les amants se ressemblent…


Dans l’amour devenus
Ces blancs fardeaux du Vide
Les amants se ressemblent

Transparents
Les miroirs sont leurs gîtes

Chus du désir
Lunes transies
Ils se séparent
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FEU D’HERBE


Dans le ciel délavé du soir s’élève un filament de fumée,
feu lointain d’herbe ou de feuilles mortes. Des flammes
s’évanouissent puis reprennent vie sous la poussée du vent.
Là-bas un homme s’appuie au manche d’une fourche.

Maintenant un panache blanc bourgeonne puis se dilue
avant d’atteindre un bouquet d’arbres, la voix de Madame
Butterfly, portée par la musique de Puccini, se perd dans
le bercement mollement syncopé du train qui m’emporte.

L’homme à la fourche fait corps avec sa terre, je
l’envie, alors que promis à l’ailleurs, loin de la prégnante
appartenance à une demeure, la clarté endeuillée du
soir s’ouvre à la nuit. Il reste dans le ciel un frêle nuage
rose. C’est l’heure, j’entends la porte du jardin qui grince
atrocement .

p.29
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À Josette et Éric


|…]
On est sans doute poète sans raison. Comme une arbre.
Simplement enraciné dans la terre et dans le ciel. Avec
seulement quelques mots pour répondre de sa vie. Ce
serait pitoyable s'il n'existait des êtres tels que vous,
mes amis, pour reconnaître ce très modeste faiseur de pain
et l'accompagner dans sa précaire et éphémère fonction.

Janvier 1999.

p.7
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VERS L'AVAL (Carnet de Veilhes III)


Entraînés vers l'aval
Nos enfants s'éloignent
La rive nous écorche.

Personne en amont
Sinon des remous,
Remords ou regrets.

Râle ou gazouillis,
L'eau clapote, lente.
Mourante, naissante.

Menteurs ou frivoles,
Nous disons ici
Et sommes sans lieu.

p.34
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L'âme errante 1992

À Robert Sabatier *


Quand le gel attise les étoiles,
Si légères dans la nuit d'hiver,
Volettent les cendres des poètes.

Ils furent des morts discrets
Un paquet-poste pour cercueil,
Une lettre pour épitaphe.

Maintenant ils ont fait leur nid,
Cherchez-les dans la devinette,
Chasseurs dans l'arbre blottis.

Ne riez pas, perdez-vous dans les branches,
C'est ainsi que Pétrarque rejoignait
Celle par qui le laurier le ceignit.

Ne riez pas, les chasseurs sans fusil,
Tête en bas, nous écoutent et déboulent
Comme des lièvres d'entre les mots.

Ils sont l'oubli, le vent,
S'il pleut ils sont la pluie
Qui ne supplie personne.

J'écris vos noms, amis, soyez heureux,
Tout est sans nom, tout est poussière
Dans l'invisible où rien ne meurt.

p.155

* et à la mémoire de Robert Rovini, Serge Micheneau,
Henri Dufor et quelques autres que l'oubli a recouverts.

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LA VOIX DES PRONOMS 1952

PRÉTEXTE *


Le poète n'est pas un être d'exception. Il raconte et se
raconte à travers une grille à peine secrète. Son message,
qu'il voudrait simplement chiffré par l'affectivité, remue
des mots comme des grelots.
Il arrive que des sonnailles soient entendues.
Pourquoi et comment lui est venue sa manie ? Il ne saurait
le dire. Il a entendu d'autres appels ; il a été troublé par la
chute d'une pomme mûre ; il a senti le vent de quelques
mots frôler ses jeunes tempes.
D'une encre raide il a formé, lui aussi, un appel. Il a délié,
rempli, raturé son écriture et surtout rudoyé la fourmilière
qui agaçait sa nuque. Il cherchait à traquer l'émotion – ce
souffle court – il voulait la traduire dans sa respiration la
plus ordinaire.


p.46
* Texte qui ouvre l'anthologie Lustres 1943-1953
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LA RANDONNÉE DE L'ÉCLAIR 1954

FONTAINE


Je voudrais t'offrir cette rivière née de la terre dont
l'eau vive veinée de soleil commande au repos du
cœur.

Si un jour l'amitié de nos bras nous porte jusqu'à ce
remuement limpide et si près de lui tu t'étends, verras-
tu les ruines blanches qui dominent de toute éternité
ce jade raisonnable, convoyeur du présent ? Dans cet
âtre dévasté verras-tu le tisonnier du temps qui bat
toujours sa moisson d'étincelles ? Verras-tu ce brandon
rare à l'assaut du soleil ? Verras-tu ce qui palpite
encore de l'éclair d'un baiser ?

Luisante comme une olive dans ce tourbillon de
cendres, gagneras-tu ta facile ressemblance ? Seras-tu
Laure au seuil de l'Impossible ?

Je voudrais te haler dans mon amour qui n'est qu'une rivière.

p.53
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Emmurer ses craintes, mûrir son envol, mériter
ce destin de papillon légataire que le ver-à-soie
s'exténue à filer dans sa prison utérine.

p.29

Extrait : LES PROPRIÉTÉS SPECTRALES 1951-52

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