Une de ses franches études tomba un jour sous les yeux d'Eugène Delacroix, qui demanda à ce que l'artiste lui fut présenté, le félicita chaudement et l'épaula de ses relations.
Je ne veux pas me rendre intéressant et te dire que je n'ai qu’une seule idée. J’en ai d’autres, mais elles me ramènent toujours à une qui les colore toutes et qui me tient dans une douce moiteur d’âme, tantôt chaleur, tantôt frisson. Je dévore ma journée. C’est une corde que je file en tirant à moi les nœuds. Il me semble que j’attends quelque chose qui ne vient jamais. Quand je lis, les caractères se brouillent. Je pose le livre et je me prends la tète en fermant les yeux, les pieds sur les tisons. Eh bien, ce n’est pas encore ça qu’il me faut. Je me lève et je me promène et je décroche ma guitare, et je suis sur l'escalier une guitare dans la main.
Les émaux, — & ici nous reprenons le sens général du mot, c'est-à-dire le résultat de la fusion de divers émaux de verres sur une plaque de métal, — les émaux peuvent s'obtenir de diverses façons. Leur dénomination varie selon leur aspect ou selon les procédés employés. Il y a les émaux cloisonnés, les champlevés, les translucides dits aussi à taille d'épargne, & les émaux de peintres. Les nielles sont aussi des émaux.
M. Burty un des premiers parmi ceux qui s'enthousiasmèrent à la vue toutes ces belles choses que le Japon, dans son engouement de rénovation, laissait insoucieusement partir. Il en fut récompensé. Sa collection d'objet d'art japonais, dont M. Bing a rédigé le Catalogue avec tant de soin, lui a procuré toutes les satisfactions qu'il est donné à une collectionneur d'éprouver. Elle restera fameuse.
L’an III de la République française, au nom du comité d’ Agriculture de Paris, le député de Saintes, Joseph Eschassériaux, prit l’initiative d’un projet qu’adopta la Convention : celle-ci déclara que « voulant récompenser le génie dans quelque siècle qu’il ait vécu, et Bernard Palissy ayant bien mérité de la Science et de la Nation, son buste serait commandé à un artiste et placé dans la salle des Séances ».
Nanteuil fut noté parmi les plus passionnés. Il était grand, beau, souple, et aurait déchiré en pièces un Philistin récalcitrant avec bien de la volupté. Tel il avait été le premier soir, tel il fut à toutes les soirées suivantes, escortant jusqu'à sa porte de la place Royale le Maître qui avait été menacé par lettres anonymes. Un amitié extrême s'était nouée entre Hugo et Nanteuil.
Le classique régnait alors sans réserve. Rembrandt était ou oublié, ou conspué,ou exorcisé. Mais quelques jeunes gens lisaient avec passion Jean-Jacques, Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand, Schiller, Goethe, Shakespeare même. Des émotions nouvelles allaient exiger en peinture comme en littérature des modes nouveaux d'expression. Le Romantisme naissait.
C'est de la Corée, au printemps de l'an 27 avant Jésus-Christ, que le Japon reçut les secrets de l'art de la porcelaine. La Corée est cette presqu'île qui, terminant au sud la Mantchourie, s'avance comme un promontoire entre la mer du Japon et la mer Jaune. C'est à la Corée, qui semble destinée à servir de lien amical entre l'île de Nipon et la Chine, que l'on doit certaines porcelaines d'une apparence archaïque et robuste. Fils d'une race fine, ardente et artiste autant et plus qu'aucune autre au monde, le Japonais saisit rapidement tous les secrets de la fabrication, et imprima au décor un caractère de charme et d'éclat qui certainement n'a jamais été dépassé. Les plus anciennes porcelaines sont, dit-on, reconnaissables à la marque que laisse sur le revers l'empreinte des cinq ou six petits morceaux de pâte qui, pendant la cuisson, maintenaient l'assiette ou le plat.
Le jeudi, 13 août 1863, à sept heures du matin, Eugène Delacroix s’était éteint doucement. Quelques privilégiés ont pu voir, s’élevant en ton olivâtre et à peine jauni sur le blanc de l’oreiller et sortant d’une haute cravate de mousseline empesée, ce visage à la puissante ossature, aux lèvres pincées, au front haut encadré par les mèches de cheveux noirs sans reflet. Ils n’oublieront pas la perçante attention de ces yeux noirs seulement demi-clos, ni cet air d’aristocratie exotique qui faisait penser aux princes persans des légendes. Ceux qui Font bien connu auraient pu croire qu'il écoutait, qu’il allait répondre. Il était passé de vie à trépas, sans regrets, sans appréhensions, en stoïcien.
Turner, qui n'avait jamais été très liant, était devenu, dans sa vieillesse, sans pitié pour ses collègues de la Royal Academy. Ce que nous appelons ici le jour du vernissage n'existe là que dans une bien moindre mesure. Le premier mai, jour de « private view », le public n'est admis qu'à partir de midi sonnant. Jusqu'à midi, les peintres sont autorisés à retoucher leur toile — et comme ces toiles sont accrochées jusqu'à un mètre du plancher, j'ai vu des artistes qui retouchaient à plat ventre! — Turner, pendant la période de l'arrangement, n'avait pas mis les pieds dans les salles. Il avait envoyé un paysage bien sage, bien clair, bien tranquille d'effet et de lignes.