Je m'observe à nouveau dans la glace et je me sens légèrement changé. Pas tellement physiquement, mon corps tout en muscles n'a pas réellement changé et les vêtements de danse le mettent particulièrement en valeur.
Non, c'est mon regard qui a changé.
J'y décèle quelque chose qui n'était pas présent auparavant, une sorte de lueur de vie supplémentaire... Est-ce que c'est cela, passer de « garçon » à « homme » ? Se réveiller aux mystères de la vie, de la procréation, découvrir le désir corporel, physique et presque karmique de l'amour ? J'ai l'impression d'être plus intense aujourd'hui, de voir tout plus fort, plus perçant, plus net.
Je sens quelque chose de puissant dans son regard, une sorte de lueur qui brille par moments... Je n'arrive pas à mettre de mots sur ce que je ressens en l'observant, mais je me sens rougir malgré moi. Je me rends soudainement compte de la chaleur étouffante qu'il fait dans ce salon de thé exigu.
— Je... J'ai super chaud, pas toi ? Je crois que je vais aller prendre l'air 5 minutes, je reviens !
La vie est une course contre le temps, contre la mort, contre les autres, toujours plus, toujours plus loin, jamais on ne s'arrête. Or, il y a de ces moments où la vie, elle, semble s'arrêter. Où les rues désertes laissent au temps le temps d'exister. Son décompte inlassable se fait plus doux, plus lent. On pourrait compter chaque flocon qui tombe, tant ils ont l'air de descendre au ralenti.
— Ça va, t'as pas bientôt fini d'être niais comme ça ? Canard và !
— Oups pardon, le cœur rebelle de la belle Automne ne s'adoucit qu'une fois la nuit tombée ?
— Ou plutôt en fonction du nombre de pintes bues ! je plaisante. Non désolée, tu sais, chassez le naturel il revient au galop quoi…
« Raison n° 7 d’être fou de toi : pour tout ce que tu as traversé... Tu as vécu des épreuves que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi, et malgré tout, tu es toujours là à te battre pour tes rêves. Je ne te l’ai jamais dit, mais tu m’impressionnes, tu es si inspirante Théa. »
Je vais enfin aller en Norvège, le pays dont j'ai toujours rêvé et qui, en plus de ça, abrite l'homme que j'aime... même s'il ne le sait pas encore.
En fait, elle a raison, je crois que j'aimerais que ça ne s'arrête jamais, que ce soit officiel, que ce soit Automn au carré, pour toujours.
Raison n° 10 d’être fou de toi : tes fesses Théa. Tes fesses... Je n’ai rien à ajouter.
Le sexe a cet effet magique de tout occulter le temps d'un instant.