Alfredo Pena-Vega

En définissant nos finalités terrestres, Edgar Morin emprunte deux voies centrales, à la fois contradictoires et complémentaires : reprendre le processus d'hominisation et définir notre destin planétaire. Un monde global exige une citoyenneté planétaire, une éthique planétaire et une gouvernance planétaire, qui coexiste avec des expressions nationales et régionales.
[Elimar Pinheiro do Nascimento]. p163

Si nous ne parvenons à mettre au centre de la pensée de tous les hommes la conscience d'une responsabilité commune pour notre planète, les forces de destruction ne cesseront de se déployer sans entraves.
Pour l'empêcher, toute une réflexion s'avère nécessaire sur notre Terre-Gaia, sur notre biosphère, sur notre terre comme parcelle cosmique, sur notre Terre-Patrie. p85

La manière par laquelle les humains évitent, encore aujourd'hui, l'autodestruction par la guerre est la voie démocratique. [...].
Elle comporte trois éléments essentiels [...]:
Le premier est que la démocratie permet aux membres de chaque communauté politique d'accéder à l'information, et avec cela, les humains peuvent connaître les risques auxquels ils sont soumis avec la persévérance du modèle économique actuel et la trajectoire incontrôlée des innovations technologiques.
La deuxième est la participation des membres de la communauté politique aux processus décisionnels publics [...].
Et enfin le troisième élément est la garantie que les minorités peuvent exprimer leur mécontentement [...]. Aspect fondamental, car la perception des risques actuels est un attribut d'une minorité de citoyens biens informés. [...].
Cependant avec la liberté d'expression, on peut toujours imaginer la possibilité d'un renversement de la majorité.
[Elimar Pinheiro do Nascimento]. p166

L'éducation à l'environnement assume la tâche de reconstruire la vision qui nourrit les relations de l'être humain avec lui-même, avec l'autre et avec la planète.
[Daniele Saheb Pedroso]. p72

Ce qui caractérise Sapiens, ce n'est pas une réduction de l'affectivité au profit de l'intelligence, mais au contraire une véritable éruption psycho-affective, et même la surgissement de l'ubris, c'est à dire la démesure.
Toute stratégie politique doit tenir compte de cette condition humaine. La critique ne saura pas s'épuiser dans la critique du capitalisme, il faut aussi critiquer toute idéologie qui se fonde sur la domination de l'homme sur la nature.
[Werner Wintersteiner et Wilfrid Graf]. p154

Aujourd'hui, deux menaces nous guettent : d'une part la logique anthropocentrique qui risque de sacrifier la nature aux humains et, d'autre part, la logique écocentrique qui risque de sacrifier les humains à la nature.
[Cristina Narbona]. p109

L'enseignement, y écrivait-il ainsi [Edgar Morin], doit contribuer non seulement à une prise de conscience de notre Terre-Patrie, aussi permettre que cette conscience se traduise en une citoyenneté terrienne. p19

[...] toutes les crises, tant celles qui renvoient à des structures biologiques, psychosociale ou socio-culturelles, contiennent en elles des aspects à la fois négatifs et positifs.
Positifs car elles peuvent conduire à des changements qualitatifs et intégratifs des anciennes contradictions et insuffisances du système.
Négatifs car toute crise présuppose des perturbations fonctionnelles, des processus d'usure, des manques, des contradictions qui endommagent les structures de conservation des systèmes, pouvant même entraîner leur mort.
[Maria Candida Moraes] p322

Il dit [Edgar Morin] qu'il faut nous débarrasser des causalité uniques, des explications réductrices, des oppositions binaires et des visions mécaniques qui parcellisent la pensée la paralysent et l'aveuglent.

Il nous faut appréhender l'un et le divers, la partie dans le tout et le tout dans la partie, les interactions et les rétroactions, il nous faut relier les connaissances et les explications pour être à même de saisir la complexité du monde.
[Nicole Lapierre]. p52

Consommer sans la conscience de demain, en justifiant l'action par le fait que le pouvoir d'achat permet de consommer autant que de gaspiller aggrave l'épuisement des ressources ; tandis que le gaspillage à tous les niveaux de la chaîne de valeur alimentaire augmente également. Les émissions de GES augmentent également, exacerbant le changement climatique, avec de graves conséquences pour l'activité humaine et l'environnement.
[Erika Irais Dominguez Alvarado] p219