J’avais le cœur qui battait à tout rompre et des fourmis dans les jambes. Je les actionnais pour chasser ces indésirables hyménoptères (des fourmis, pour les gens qui ont de la culture… ou l’Internet), et en deux petits pas pour moi, mais deux grands pas pour la liberté, je me suis retrouvée sur le palier.
Ma mère a pris son air mystérieuxet a plongé ses mains dans la boîte, bientôt rejointes par celles de mon père.
- Lola, nous te présentons... ta nouvelle nounou! Et ils ont sorti un gros suppositoire de la boîte en carton.
Dimanche midi : mon père ouvre le congélateur, y glisse la main, puis le nez, puis la tête tout entière, et en ressort les sourcils givrés et les lèvres gercées. Il me fait part de sa découverte avec effroi :
– La glace… elle a disbaru !
Apparemment le « p » aussi a disparu. Je me racle la gorge et émets une hypothèse :
– Hum… peut-être que le lutin du réfrigérateur l’a… mangée ?