Elle ne va pas me faciliter la vie. Pas grave, je suis motivé pour la reconquérir. Dans les règles de l'art. Pas à la va-vite.
Quel bonheur de l'avoir aussi proche de moi. Je n'ai aucunement renoncé à elle. Pour rien au monde. L'idée est que l'on se côtoie sur le plan professionnel si elle persiste dans son obstination, pour progressivement, la charmer et la faire mienne.
Et me racheter, je ne sais pas encore comment.
En attendant, elle peut se garder son non. Son corps n'a pas le même discours. Elle m'aime encore, j'en suis certain. Elle n'est pas encore prête à l'avouer ni à passer l'éponge. Encore perturbé de mon comportement en Floride, je ne tiens pas à faire les mêmes erreurs. Patience est mon deuxième prénom.
Je ne sais plus si je dois la considérer comme la fille innocente que je croyais côtoyer ou comme une profiteuse. Une mythomane perfide. Certaines cachent bien leur jeu. Mon courroux n'a de cesse d'enfler à mesure que j'échafaude des hypothèses.
J'aurais essayé. Je tenterai bien une échappée mais elle est vouée d'avance à l'échec. Pour une simple et bonne raison : on m'a placé à côté d'une tante. Elle me tient la jambe et s'accroche surtout à mon bras pour se tenir. Pénible. Le mariage dure, et dure, et perdure. Il me semble s'écouler une éternité avant d'enfin tous se retrouver dans l'immense jardin pour le buffet.
Je me suis répété tant de fois l'avoir rêvé pour aller de l'avant en espérant que cela fonctionne pour rebondir. J'ai gardé bon espoir. Jusqu'au jour où j'ai rencontré Rafael. Ce n'est pas l'amour fou, j'avoue, je m'en contente. C'est une affaire qui roule, sans montagnes russes ni émotions fortes. Au pire, il me reste la solution de la maison aux chats.
Un mariage ! Ça pourrait m'ouvrir d'autres horizons. Je n'aurais plus une minute, de moins en moins de temps pour penser à Lui. L'euphorie s'empare de moi du défi à relever. Vite rattrapé par la réalité. Mes émotions me submergent, pas dans le bon sens. Il me manque. J'aurais voulu partager ma réussite avec lui.
On est fait pour être célibataires et profiter de toutes ces femmes qui réclament notre corps et bavent dessus.
À aucun moment, cet homme n'a besoin de toucher une femme pour lui faire l'amour, sa voix à elle seule et son regard pénétrant suffisent. Je suis persuadée qu'il en est pleinement conscient. À vous donner des frissons et à emporter votre petite culotte. Direct sans la toucher.
À l'entendre parler, on pourrait penser qu'il est imbu de lui-même. Non. Il suffit de demander à chaque cœur brisé à ou chaque femme qui se retourne sur son passage – et il y en a à la pelle. La réponse serait unanime.
Sitôt installées, les filles se tournent de concert vers moi. C'est un peu gênant d'être le centre de l'attention mais je ne vais pas me priver. J'ai plein de choses à dire, comment j'aime un homme merveilleux.
Le temps se suspend mais pas le rythme cardiaque de mon cœur. Il bat comme un fou dans ma poitrine et dans mes tempes.