Céline DH

— On ne se connaît pas du tout et vous comptez déjà arriver à vos fins en vous imaginant me mettre dans votre lit ? !
— Je suis prêt pour apprendre à vous découvrir, ma jolie. Le passage dans votre lit ou le mien, ne sera qu’un bonus supplémentaire. Le trophée au bout de la course.

Mon subconscient joue avec moi d’une manière qui ne me plaît pas du tout.

Mon incapacité, à détourner le regard poliment, comme n’importe qui d’autre le ferait, est souvent perçue comme quelque chose d’agressif ou de charmeur, en cet instant, j’opterais pour la seconde option voyant l’expression de son regard qui se détourne pour analyser chaque partie de mon corps musclé et svelte.

Son manque de politesse m’interloque ainsi que son insistance à faire comme si je n’étais pas présente pendant tout le temps où nous avons été seuls dans l’ascenseur.
Je ne suis pas le genre de femme qui aime plaire et se montrer, mais la moindre des choses, aurait été qu’il me salue, enfin bon…
Je dois me faire à l’évidence que celui qui occupe un logement sur le même palier que moi, est un homme insociable et sûrement un connard prétentieux.
J’espère que je ne le recroiserai plus, désormais.

J’ai l’impression d’avoir entendu un grognement de mécontentement, mais je ne cherche pas à me retourner, préférant prendre une grande bouffée d’air frais lorsque j’atteins l’extérieur.
Je respire enfin à peu près normalement.

Je déglutis difficilement face à la vision qu’elle m’offre, elle tente le diable en faisant ça, mais je ne dois pas céder et attendre que les circonstances changent. Restera-t-elle si elle n’était plus en danger ? A-t-elle réellement envie de moi ou est-ce parce que nous sommes seuls et enfermés ici ?

J’ai l’impression qu’on se comporte comme des adolescents torturés par leurs hormones, tandis qu’elle me regarde bouche bée. Alors, je me contente du fait d'avoir le dernier mot, en dépit de pouvoir obtenir autre chose. Puis, je finis par claquer la porte avant de m’engouffrer sous la douche, une fois que je me suis mis à poil.
J’ai l’impression qu’elle m’a lancé un défi et maintenant je n’ai plus qu’une seule envie, la faire céder pour lui prouver qu’elle en a autant envie que moi.
Cette situation me rend fou ! Putain…

Il faut s’attendre à tout dans la vie.

Je ne me mentirai jamais en me disant que c’est l’une des plus belles femmes que j’ai pu voir de mes propres yeux, avec son corps tout en harmonie et ses formes pulpeuses, mais pour moi ça ne reste rien de plus qu’une pute, une distraction.

Quand tu bosses pour la cause, peu importe de quelle manière. La seule façon d’en sortir ce sont les pieds d’abord, mais pour Lyanna, il faut croire que mon père lui a laissé cette faveur au moment où il a compris qu’elle était enceinte et qu’il devait cacher cet enfant illégitime…
Du moins c’est la raison qu’il m’a donnée lorsqu’il m’a recueilli chez lui et élevé.

Ça fait sept jours que j’entreprends de garder une plante verte en vie, cela fait partie des étapes à franchir pour prouver qu’on peut s’occuper de soi-même ainsi que d’avoir la responsabilité d’autrui

J’aimerais me souvenir des moments heureux, que nous avons partagés, mais non, mon cerveau se borne à me montrer que celui-là.
La fin fatidique d’une ancienne icône de la mode, une image parfaite que les gens admiraient et considéraient comme une personne entière, dévouée à ses causes et sa famille, ayant gardé toute son intégrité et son humanisme, face à la noirceur du monde dans lequel elle travaillait avant d’épouser le triste et non moins célèbre Brent Arton, le scénariste et réalisateur aux multiples Oscars …

C’est une véritable déchéance à l’intérieur de mon corps. Je me débats entre les parois invisibles de mon moi intérieur, je frappe des poings voulant me libérer de la pression de l’attraction qu’Ash à sur moi, je finis par hurler en me mordant les lèvres jusqu’au sang. Alors, qu’à l’extérieur je reste muette et immobile face au film qui se projette sur l’écran géant devant mes yeux.

J’ai longtemps hésité entre des talons hauts et mes ballerines, mais je me suis dit qu’en cas de forces majeures, mes ballerines me seraient beaucoup plus utiles. Les escarpins auraient eu pour effet simplement d’élancer la douleur dans mon genou puis, honnêtement même en chaussures plates je ne suis toujours pas prête pour un marathon !

Ça me déchire le cœur de me tenir loin de lui, mais je ne peux pas prendre le risque qu’il découvre tout et qu’il soit définitivement dégoûté de moi. Quand je l’observe à son insu, je vois bien qu’il repousse Léanna et je dois avouer qu’au fond de moi ça me fait plaisir. Mais, ça ne durera qu’un temps, un jour il se laissera aller avec elle ou une autre et là, je l’aurai vraiment perdu.

C’est monnaie courante ici à Beverly Hill, les parents trop riches sont beaucoup trop occupés pour se soucier de trop près de l’éducation de leurs progénitures.