Delphine LC

C'est tout lui, dès que je compare un homme de près ou de loin à Arnaud ou que je les mets tous dans le même sac comme il dit, il est à fleur de peau. Il ne supporte pas le moindre sous-entendu, aussi minuscule qu’il soit.
Parfois, j'oublie que Jules est un homme, il est mon meilleur ami, ma copine en quelque sorte, alors j’avoue que j’ai tendance à zapper ce détail.

Maintenant, je suis comme un con. La femme que j’aime m’en veut énormément et je ne peux même pas lui expliquer quoi que ce soit, j’aimerais lui dire à quel point elle se trompe, lui expliquer pourquoi mais elle m’a planté là, le regard plein de tristesse, je  me rends compte que je lui ai fait mal et tout ce que je sais, c’est que je ferais tout pour y remédier.

J’avais l’impression d’être enfin compris, elle était comme moi. Nous avions les mêmes centres d’intérêts, la même façon de penser et d’agir. Elle était mon double en somme.

À cette époque, j’avais dix-huit ans et elle devait en avoir quinze ou seize peut-être.
Très vite on a sympathisé, j’aimais sa maturité, sa simplicité.
Elle faisait tellement plus que son âge.
Quand on l’écoutait parler on ne pouvait qu’être sous le charme, elle avait ce petit accent qui faisait craquer tous les mecs qu’elle croisait.
Elle était tellement intéressante, douce, gentille, magnifique…

S'il n'avait pas été là, que serais-je devenue ? S’il s’était contenté de me foutre dans un foyer plutôt que de me prendre sous son aile.
Peut-être je serais devenue une de ces filles accro à la drogue, aux mecs ou à l'alcool comme ma mère, peut-être ne serais-je même plus de ce monde. Il m'a sauvée, il m'a aidée, soutenue et traitée comme un père traiterait sa fille, je lui dois tout ce que j'ai et tout ce que je suis aujourd'hui.

C’est un vrai romantique quand il veut. Lee est l'homme de sa vie dit-il et pour tout dire, je ne l'ai jamais vu aussi heureux et épanoui que ces derniers temps. Il est vraiment amoureux, et même si je savais que Lee était son grand amour, je pensais également que Jules était guéri de cet amour qui lui avait fait tant de tort et de mal par le passé.

À vouloir trop souvent cacher les défauts, on les fait ressortir un peu plus en forçant trop sur le maquillage et puis, je ne suis pas du tout le genre de nana qui se maquille comme une voiture volée bien au contraire.

C'est tout lui, dès que je compare un homme de près ou de loin à Arnaud ou que je les mets tous dans le même sac comme il dit, il est à fleur de peau. Il ne supporte pas le moindre sous-entendu, aussi minuscule qu’il soit.
Parfois, j'oublie que Jules est un homme, il est mon meilleur ami, ma copine en quelque sorte, alors j’avoue que j’ai tendance à zapper ce détail.

Les femmes sont des êtres fragiles qu'il ne faut pas brusquer. Ensuite, certes c’est beaucoup moins romantique, je l’avoue, mais je ne suis pas sûr de lui plaire ; même si elle a rougi en me voyant et qu'elle a accepté un café. Cela ne veut pas dire que le tour est joué, je ne veux pas la faire fuir ni la braquer.

Ce que j’aime avec Jules, c’est que c’est facile, il est malléable à souhait dès qu’il s’agit de commérages.
Il me raconte que Lee est venu à la soirée du Beloved exprès pour le voir et qu'il avait même fait en sorte que leur pote en commun lâche discrètement l'info à Jules dans l'espoir qu'il vienne.

Je sais que je ne serai jamais mince, je resterai toujours cette grosse vache que je déteste tant, cette baleine que je croise dans la salle de bain chaque jour en passant devant le miroir...

Une fois les portes passées, le stress commence à monter en moi et la machine se met en marche. Je passe les rayons un à un, remplissant presque entièrement un panier, sans même m’en rendre compte.
Pour être honnête, je ne sais pas du tout ce que j'ai mis dedans, mais c'est comme une pulsion, il faut que je le remplisse, de tout et rien en même temps, tout ce qui se mange, tout ce qui m'attire l’œil.

Après la mort de mon père, je me suis plongée dans les bouquins. La fiction était tellement plus belle que la réalité...
Du coup, je traînais souvent dans sa librairie. Je restais des heures et des heures à regarder, toucher, et sentir tous ces ouvrages, pour finir par en ouvrir un et le lire, assise dans un coin.

De toute façon dès qu'un mec me plaît, il est gay !
J'suis un aimant, j’vous jure !
Par contre pour ce qui est des hétéros bah... C'est le néant complet...

« Ah ces jeunes d’aujourd'hui, ils font n'importe quoi, ils boivent, se droguent et couchent à droite à gauche... Bla-bla-bla »

Les anorexiques tentent de construire leurs forces dans le rejet de la nourriture, alors que les boulimiques, au contraire, compensent leurs souffrances et le vide en elles par les aliments !