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Bibliographie de Génies et réalités   (1)Voir plus

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je suis laid, gauche, malpropre et sans vernis mondain. Je suis irritable, désagréable pour les autres, prétentieux, intolérant et timide comme un enfant. Je suis ignorant. Ce que je sais, je l'ai appris par-ci, par-là, sans suite et encore si peu ! Je suis indiscipliné, indécis, inconstant, bêtement vaniteux et violent comme tous les hommes sans caractère. Je suis honnête, c'est-à-dire que j'aime le bien : j'ai l'habitude de l'aimer, et quand je m'en écarte, je suis mécontent de moi, et je retourne au bien avec plaisir. Mais il y a une chose que j'aime plus que le bien : c'est la gloire. Je suis si ambitieux que s'il me fallait choisir entre la gloire et la vertu, je crois que je choisirais le première. Oui, je ne suis pas modeste, c'est pourquoi je suis fier en mon for intérieur et timide et gêné dans le monde.
Journal, 7 juillet 1854, il a 26 ans;
Remonté par Sophie Laffitte
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Tolstoï écrit ceci à sa jeune tante bien aimée Alexandra, dame de la cour impériale, ".. La nature, plus que toute autre chose, donne cette suprême joie de la vie qui est l'oubli de sa propre et insupportable personne"
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Tolstoï collectif, cette fois c'est à Henri Troyat de chroniquer sur sa vie, sur ce qu'il intitule : De L'orgueilleux boyard au prophète excommunié, en 25 pages. Raconter la vie de Tolstoï en 25 pages tient de la gageure et comporte surtout le risque de passer à côté. Mais qui peut faire plus, peut faire moins ! Le Tolstoï de Troyat, pavé de 850 pages a été traité avec brio, érudition et lyrisme, et en constitue un livre référence. Ma foi on peut bien lui accorder ce crédit d'en réussir une synthèse ou de tenter un raccourci.

"A deux cents kilomètres de Moscou, dans le gouvernement de Toula, non loin de la vieille route de Kiev où défilent rouliers et pélerins, s'étend, broussailleux, ombrageux, inculte, le domaine d'Iasnaïa Poliana. Passé les deux tours massives, au crépi écaillé, qui marquent l'entrée du parc, une avenue plantée de bouleaux conduit à la demeure seigneuriale, spacieuse, robuste, simple, peinte en blanc. Pourtant, quand on demandait à Léon Tolstoï où il était né, ce n'était pas ce bâtiment qu'il désignait, mais, avec un soupir de regret, la cime d'un mélèze. A cet endroit, en effet, se trouvait jadis sa chambre où sa mère l'avait mis au monde le 28 août 1828, sur un divan de cuir. A l^'âge des premières folies, il avait, pour payer ses dettes de jeu, vendu la maison à un voisin, qui l'avait démontée, transportée pièce par pièce, et remontée sur ses propres terres. Par la suite, il devait vivre toujours dans l'un des deux pavillons qui servaient de dépendance à l'ancienne construction volatilisée.."
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La chronique de Zoé Oldenbourg dans ce collectif qui planche sur Tolstoï dans la collection Génies et réalités de chez Hachette 1965.
Elle a choisi Anna Karénine.
" Anna Karénine est un roman de la maturité de Tolstoï. Son sujet est : la femme adultère.
L'adultère est condamné à la fois au nom de la société, et au nom d'une morale supérieure. Tolstoï nous donne une image de la société de son temps et trace un parallèle entre la formation d'un ménage légitime et le tragique déroulement d'une liaison coupable.
La société, qui condamne Anna, est elle-même condamnée, et indigne de la juger. Nous voyons donc le double drame d'Anna, la belle bête sauvage traquée par une meute de chiens, et la femme livrée à une passion déréglée qui détruit l'âme. Anna eût-elle été "heureuse" sans la réprobation sociale qui l'écrase ?
Deux caractères également égoïstes et passionnés sont mis en présence : Anna et Levine. Levine trouve une partenaire légitime ; le sentiment d'agir en accord avec "un ordre" établi aplanit les conflits et donne une illusion de bonheur ; ce n'est d'ailleurs qu'une illusion : la fin du roman nous le montre. Anna cherche le bonheur sur des voies interdites - pour se protéger contre elle-même et contre le néant qu'est l'amour, elle n'a rien ; aucune armature sociale, aucun ordre établi. La solitude à deux ainsi mise à nu est intolérable.
Anna Karénine est un livre profondément pessimiste. Tolstoï ne croit plus à l'amour ..

09 juillet 2020
Je poursuis
...Le bonheur de Kitty et de Levine, fait d'instants d'exaltation poétique et de lamentables retombées, d'illusions laborieusement entretenues et de réelle mais fragile tendresse physique, est -tout comme l'amour d'Anna et de Vronsky - un léger voile jeté sur le grand vide du coeur. Si Kitty est- peut-être - "sauvée" c'est uniquement parce que l'auteur ne se donne pas vraiment la peine de se pencher sur elle et la range au nombre des âmes simples (pour tout dire un peu animales ; mais Tolstoï a la plus grande vénération pour la vie "animale"..

Bon ce "Lévine égoïste", cette "tendresse physique", ce "vide du coeur", cette "vie animale" .. puis ce concept de "spiritualité de la chair..", j'arrête là la recopie de ce charabia !
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Après une lettre à Ouroussov où Tolstoï dit que la nature et les travaux des champs lui procurent non seulement du plaisir, mais du bonheur, il rédicive avec cette lettre adressée à Fet en juin 1870 :

"Cet été, je me sens, Dieu merci, aussi bête qu'un cheval ! Je travaille, je coupe du bois, je bêche, je fauche, et ne pense ni à cette dégoûtante littérature ni aux hommes de lettres"

Sophie Laffitte qui remonte cela ajoute que "dès que venait le printemps, Tolstoï cessait décrire. L'éveil de la nature provoquait en lui un état dans lequel toute activité intellectuelle lui semblait factice et inutile. La beauté poétique du printemps, l'attrait des travaux des champs, la passion de la chasse, tout cela s'imposait impérieusement à celui qui n'avait jamais voulu être qualifié d'homme de lettres, à celui qui abhorrait les villes et la civilisation qu'elles incarnent"

Tout cela me paraît juste. Mais trois ans plus tard, il déclinera tout cela dans Anna Karénine. Il fauchera autant qu'il pourra à la belle saison, mais il écrira jusqu'à son dernier souffle.
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