Liban :
banlieue chiite
Au 9ème jour de l'opération "Raisins de la colère", et au lendemain des bombardements israéliens à Cana et à Nabatiyeh au Sud Liban, les envoyés spéciaux au Liban
Jean Marc PITTE et Pierre Dick se sont rendus dans les quartiers chiites du
sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
Il y avait un décalage total entre l'honnêteté et la droiture que mon père tentait de me faire entrer de force dans le crâne et la réalité du monde extérieure où, comme sur un terrain de foot, seuls les plus vicieux, les plus dissimulateurs et les plus agressifs parvenaient à leurs fins.
Quand je suis en colère, j'éprouve pour les mots vulgaires voire orduriers la même passion que celle qui me pousse d'ordinaire à utiliser les vocables inusités.
Parce que la terre, ça ne se vend pas, ça se transmet...
Telle une éponge, elle aborde les besoins des êtres qui l'entourent et leur restitue exactement ce qu'ils désirent.
Il semblait heureux de tout, heureux de boire, heureux de manger, heureux de jouer, heureux de marcher, heureux de nous voir, de nous toucher, heureux de rencontrer des visages inconnus... Et même lorsqu'il s'endormait, un sourire de plaisir semblait encore embellir ses traits !
Le procès d'un mineur, ça se déroule à huis clos et je ne serai pas exhibé au regard des rats de palais, ces badauds désoeuvrés qui passent des heures dans les audiences à se repaître de la misère des autres afin de tenter d'oublier la leur.
Ces choses-là, ça repose beaucoup sur le feeling. Se sentir ou pas en confiance, ça ne se commande pas.
Je sombrais dans une angoisse dont rien ne pouvait me sortir, j'avais le sentiment de tenter de nager avec un énorme boulet au pied, comme ceux que l'on ne voit plus que dans les dessins animés, mais qui, alors, me semblait bien réel, d'une réalité dont je pouvais éprouver le poids, un poids qui, quels que soient mes efforts, m'entraînait irrémédiablement vers le fond, vers l'étouffement, vers l'eau entrant dans ma bouche et dans mes poumons, vers l'horreur sans fin, car, bien sûr, la mort ne me prenait jamais... l'agonie n'avait donc pas de fin.
Je ne suis pas une grande lectrice de polar, triller etc,,,Mais ce roman le premier de Jean-Marc Pitte colle si bien à la réalité.
En pays de Caux, à Yvetot exactement (terre natale d'Annie Ernaux écrivaine que j'admire tant) que se passe-t-il?
Une famille normale une maman: Liliane, un papa : Thomas et 3 enfants, l'aîné Paul : 14 ans, la deuxième Marie 11 ans et Luc 4 ans.
Le drame débute le 26 octobre 2003.
Que se passe t-il dans la tête de Paul ce jour là pour qu'il ait armé son fusil et qu'il tire sur sa mère, son petit frère, sa sœur et enfin son père ?
Vous ne l'apprendrez pas nécessairement à la lecture de ce livre.
Vous serez étonné de voir cet ado appeler ses parents par leur prénom et vous circulerez dans les dysfonctionnements de cette famille qui vont engendrer cette fin tragique.
Oui tragique pour les victimes mais aussi pour "l'assassin" ...
Jean-Marc Pitte ne vous donnera pas la solution. D'une écriture fluide il vous racontera cette histoire , histoire que l'on retrouve trop souvent dans les faits divers.
L'auteur a l'humanité nécessaire pour prendre la distance que requiert cet évènement.
Ce qui est très fort de sa part et très juste, c'est que le lecteur essaie de comprendre et non de juger, et c'est pour cela que cette "gueule d'ange" vous poursuivra bien après avoir refermé ce livre.
Continuer ainsi, tenter de me cacher la réalité, je l'avais fait durant des mois, des années, et je ne m'en sentais tout simplement plus capable, cela m'était devenu parfaitement intolérable.