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Critiques de Joseph E. Mwantuali (3)
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Tu le diras à ma mère

Comme dans toute biographie, ça passe ou ça casse… Et bien cette fois-ci, j'ai abandonné à pratiquement 100 pages. Une biographie écrit par un professeur qui relate les propos de Coco et rajoute aussi ses propres informations pour situé la politique du pays. Cette biographie parait brouillon au final. L'auteur commence avec ses propres données politiques et historiques du pays et intègre à certains passages des fraction de vie de Coco pour appuyer ses dires. Dés les départ j'étais perdue. Donc au début du roman, on apprend beaucoup de choses de la vie de Coco que ce soit au Congo ou aux Etats Unis.

Brouillon, mélangé et du coup on s'y perd et certains long passages deviennent soporifiques. C'est souvent long à venir car l'auteur s'attarde sur des évènements dont on ne comprend pas l'intérêt avec la vie actuelle de Coco.

Je ne souhaitais pas qu'il rentre de suite dans le vif du sujet mais sa construction est bancale. J'ai eu l'impression qu'il n'avait pas trop d'éléments de la vie de Coco pour en faire un roman bio et qu'il a brodé autour.

Grosse déception
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Tu le diras à ma mère

Que dire...une femme qui a tellement de malheur qui s'abat sur elle qu'on se demande si tout cela est vrai. On prend conscience grâce à son histoire que les mœurs des uns font l'enfer des autres. Une femme courageuse qui se bat non plus pour vivre mais bien pour survivre. On ne peux que compatir à sa détresse! très bien racontée, on plonge dans un enfer qui ne s'arrête qu'en refermant le livre. Nous au moins, on peux s'en échapper! Courage à cette femme appréciable.
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Tu le diras à ma mère

L’universitaire Joseph Mwantuali était en quête de données sur la situation et violences auxquelles les femmes de l’est de RDC doivent faire face pendant les conflits ne cessent de secouer cette région. Quand, au détour d’un échange dans une famille congolaise, il fait la connaissance de Coco Ramazani. Réfugiée aux Etats-Unis, cette femme congolaise est porteuse du VIH et elle passe par plusieurs tentatives de suicide. Elle a fui l’est de la RDC et Mwantuali va réussir à recueillir son témoignage...



Il s’agit donc d’un récit, d’une histoire vraie, un parcours quelque part dans le far east congolais. Avant de présenter ce texte, j’aimerais tout d’abord saluer l’écriture de Joseph Mwantuali. Il réussit la prouesse de proposer un texte maîtrisé, avec une plume d’une extrême qualité, sans fioriture sur le plan du style, totalement au service de la narration de Coco Ramazani. Cet effacement de l’intermédiaire, du porte-voix au service de la victime est remarquable et je tenais à le souligner.



Du point de vue de sa structure, ce texte pourrait être découpé en trois parties :

Avant la rébellion, Coco dans un contexte familial nébuleux - Pendant la guerre de l'Est de la RDC, au cœur du RCD - La vie après la RDC

La vie avant la guerre

La première partie du récit de Coco Ramazani porte le témoignage de son enfance. Celle d’une enfant qui a très tôt perdu sa mère. En une quinzaine d’années, c’est plusieurs environnements qu’elle va côtoyer étant parfois soumise à la misère la plus profonde où le système « D » (débrouillez-vous pour vivre) est insuffisant pour traduire ce contexte hostile. Fille menue, chaque fois que Coco Ramazani débarque chez une de ses sœurs, c'est pour les tâches domestiques, pour prendre soin des rejetons, elle est la bonne à tout faire en incapacité de partager ses challenges personnels, les premières prédations masculines.



Joseph E. Mwantuali - source Présence Africaine



Orpheline. C'est aussi le propos d’une femme qui exècre profondément son père pour avoir livré sa très large progéniture (22 enfants, pour 5 épouses) à la misère la plus profonde. Un père disparu très tôt dans un accident de circulation. Et une famille paternelle qui laisse la charge des enfants en bas âge aux aîné(e)s tout en s’appropriant tous les biens matériels récupérables. La légendaire solidarité africaine...



Cette première phase est particulièrement instructive et elle ressemble aux descriptions qu’un Jean Bofane ferait de la vie des petites gens à Kinshasa dans son roman Mathématiques congolaises. Elle explique aussi certains choix incompréhensibles que fera Coco Ramazani plus tard. Un point dominant de cette période qui se termine avec l’arrivée des troupes Rwandaises à Bukavu est l’harcèlement sexuel dont elle – adolescente pré-pubère - va faire l’objet par un pasteur évangélique pédophile. La solitude de l’orpheline, les mauvais traitements, une forme de reconnaissance vont enfermer la jeune femme dans cette relation perverse. Les figures masculines sont donc mises à mal à juste titre. Entre le père qui se reproduit à satiété, le frère aîné qui refuse d’assumer l’héritage paternel fait d’une ribambelle de bouches trop nombreuses à nourrir, le pasteur prédateur sexuel, des enseignants qui exercent un droit de cuissage sans vergogne et ni retenue, l’homme décrit tout au long de cette première phase dite pacifiée est déjà en guerre contre la gente féminine…



Une femme dans le mouvement du RCD : le viol comme arme de travail

Le problème que pose ce récit est illustré par la violence organisée au sein même du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie). Pour rappel, ce mouvement politique qui va connaître deux mouvances, à savoir celle de Goma (pro-rwandaise) et celle de Kisangani (pro-ougandaise) est un produit de la deuxième invasion que va connaître la RDC. Un mouvement politique avec des pantins congolais à sa tête pour servir de caution sinon de couverture à une exploitation des ressources assaillants étrangers qui ne retombent dans la première erreur de partir jusqu’à Kinshasa.



Coco Ramazani, secrétaire, agent administratif, n’a pas de protecteur attitré au sein de ce mouvement qu'elle a intégré après une ou deux années universitaires. A plusieurs reprises, elle fait l’objet de viols par les dirigeants de ce parti qui a la prétention de diriger ce pays. Naturellement, n’importera quel lecteur phallocrate objectera en soulignant pourquoi reste-t-elle dans le mouvement ? Et je pense que c’est tout l’intérêt de ce récit que je ne peux dévoiler complètement. Le contexte de la guerre fait que la jeune femme n’a que très peu de marge de manœuvre lorsqu’elle se retrouve à Kisangani, loin de sa famille, sans ressource dans un mouvement qui prend bien soin de ne pas rémunérer ses employés, les livrant à la merci des responsables.



Là où l’ouvrage devient très pertinent, c’est dans le partage de la petite femme de rien du tout. En dehors de subir certaines agressions, elle observe les valeurs de ces « rebelles », ces gros cervaux qui ambitionnent constituer une alternance crédible pour le pays et qui se prostituent auprès de l’occupant étranger. Des hommes capables pour sauver leur peau lors de l’évacuation de Kisangani - après la destruction du siège de ce mouvement dans cette ville par les Rwandais – d’abandonner une demi-douzaine de femmes congolaises de leur mouvement (dont Coco) dans un camp bourré de soldats ougandais ? Faut-il vous faire un dessin ?



Le viol des femmes en RDC est une image terrifiante de celui de ce pays par ses élites corrompues. De la même manière que les violeurs du RCD Kisangani, selon la narration proposée par Joseph Mwantuali, disposent des femmes comme d’objet à disposition - dans un autre contexte on aurait parlé d’esclaves - ces élites prédatrices se servent pour leur satisfaction personnelle des richesses de ce pays trop doté par la nature. Mais il me semble que le plus douloureux ici, c'est la récurrence du viol. Comme ces femmes, la RDC est dans un rapport constant d'exposition à l'agresseur sans que des mesures de protection ne soient conçues par ses leaders politiques, proposées aux populations, aux femmes avant tout.


Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
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