Citations de Laldyada (16)
Lorsque par la rétention du souffle
je fixe le OM dans le chakra du ventre,
Un pont est jeté entre mon être et l'immensité.
L'action de ce seul mantra est telle
Que mille autres mantra n'ont plus raison d'être
J’ai brûlé les impuretés du coeur.
J’ai tué le désir.
Lalla, mon nom, ne brilla
Que lorsque j’eus renoncé à tout.
M’éveillant à l’aurore
J’ai mis au pas le mental sans repos.
Endurant la douleur,
Je me suis consacré à Dieu.
Disant « Je suis Lalla, je suis Lalla, »
J’ai éveillé mon aimé.
Devenant un avec lui,
J’ai purifié mon mental et mon corps.
Je me suis épuisée à la recherche du Soi.
Qui aurait pu avoir accès à la connaissance
Silencieusement lovée au creux de mon être intime ?
Je m'y suis coulée,
Et là, j'ai découvert les coupes
Débordantes de nectar
Auxquelles peu d'êtres portent leurs lèvres.
Rien à contempler !
Ni Toi, ni moi
Ni objet, ni méthode
Le géniteur de toute action
perd ici son identité
Par une pratique assidue,
ce qui a vaste déploiement a été résorbé
Ce qui est doté de qualités
s'est au ciel vide intimement mêlé,
le vide même a disparu
seul alors reste le sans tâche.
Tel est, ô pandit le véritable enseignement.
Mon gourou ne m'a donné qu'un précepte,
Ramène ton regard de l'extérieur vers l'intérieur
Et fixe-le sur le Soi le plus intime.
Moi, Lalla, j'ai pris à coeur cet unique précepte
et j'ai donc commencé à danser toute nue.
Par une pratique constante,
Le soi limité devient le Soi absolu.
L'être défini se fondit dans l'Être total
Et dans cette unité, le vide lui-même
Se retira dans l'immaculé Paramashiva, l'absolu.
Quelle leçon pour toi, homme de culture !
Il est inutile d'arroser l'ortie avec du lait,
De couver les œufs d'un serpent,
D'ensemencer une dune de sable,
De frire une galette faite de balle,
De donner les enseignements à ceux
qui ne les désirent par ardemment,
De nourrir un âne avec de la mélasse.
Nos pensées découlent de nos actes,
A quoi bon se perdre dans les mots ?
Dans le soufflet de mon corps j'ai soufflé à l'intérieur et à l'extérieur et j'ai arrêté mon souffle dans le conduit de ma gorge; alors la lampe s'étant enflammée, ma véritable nature me fut révélée. Puis j'ai vanné en éparpillant au loin mon intime lumière de sorte que jusque dans les ténèbres je pus me saisir de la Réalité et l'empoigner puissamment
Une fois le miroir de l'esprit
Lavé de ses cendres,
Avec une clarté lucide,
J'ai reconnu le Soi en moi,
Et lorsque je L'ai vu
En ma propre demeure,
J'ai su qu'Il était tout
Et que je n'étais rien.
On peut m'infliger mille insultes,
Nul trouble n'habitera ma pensée
Si je suis fidèle au seigneur inné
Une pincée de cendres salirait-elle un miroir ?
Si cessent les vaines imaginations
Et les désirs qui forment la trame du temps,
Si tu réalises Shiva omniprésent, impalpable et pur,
Tu peux vivre dans le monde ou vivre en ermite
Habité par la vérité que tu as touchée.
A jamais, nous arrivons.
A jamais, nous partons.
Pour toujours, nuit et jour,
Nous sommes dans un mouvement,
Qui toujours nous ramène
A notre lieu d'origine.
Il y a là un mystère,
Une vérité à saisir.
Ils lisent les livres sacrés
Et comme des perroquets
Psalmodient: "Ram...Ram...Ram..."
Les textes ne sont qu'illusion
S'ils ne s'incarnent en chaque instant de ta vie
De pierre l'idole, de pierre le temple,
Du haut en bas, rien que de la pierre,
Ô Pandit obstiné, qui donc adores-tu?
Unis plutôt ta pensée et ton souffle
Abandonne les vaines imaginations,
Rends l'espace au désir jusqu'à sa dissolution,
Reviens à l'intimité du Soi !
Ne le recherche pas à l'extérieur.
Alors vide intègre l'espace.