• Charles Darwin est né le 12 février 1809, il y a exactement 212 ans !
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(...) L’Homme ne descend pas du singe : il est un singe ! Il ne s’agit pas d’une insulte au genre humain, juste d’une classification scientifique, même si celle-ci, selon Sigmund Freud, a infligé une profonde 'blessure narcissique' à l’Homme en montrant qu’il n’est ni une créature de Dieu, ni l’espèce élue de la nature, mais le fruit d’une longue évolution du règne animal.
L’Homme fait partie des simiens, groupe de mammifères primates, qui possèdent tous un seul os frontal soudé, une denture adulte de 32 dents, un nez qui remplace le museau, un cerveau développé, une face courte, des membres de cinq doigts dont le premier est plus court et capable de s’écarter. L’Homme est un grand singe, dont la queue est réduite au coccyx.
La génétique est venue confirmer l’étroite parenté des Hommes avec les chimpanzés (plus de 99 % d’ADN commun) : nous avons donc un dernier ancêtre commun (DAC). Tout comme nous, ces singes ont évolué. Croire que les grands singes actuels donnent une image de nos ancêtres est absurde.
La querelle reste vive, en revanche, sur la question de savoir si certains de nos comportements moraux pourraient avoir des fondements biologiques, comme le postulait Darwin. L’éthologie montre aujourd’hui que les primates notamment, ont des cultures, mais sont aussi capables de conscience de soi et d’empathie.
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• article de Rachel Mulot - 24 02 2016 - mis à jour le 24 11 2020
>> https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo
■ Homo sapiens : le succès planétaire d'une espèce 'tout terrain'.
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Néandertal ? Disparu. Denisova ? Éteint. Sapiens ? Il court toujours... Mais comment notre espèce a-t-elle fait pour survivre à toutes ses rivales ?
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Humain parmi les humains, Homo sapiens n’a pas toujours été le seul de son genre à fouler la Terre sur deux jambes… La génétique l’atteste : lorsqu'il apparaît en Afrique il y a environ 300 000 ans, ses cousins, les Néandertaliens et les Dénisoviens, parcourent déjà l’Eurasie depuis au moins 130 000 ans. Vers -100 000, en Asie du Sud-Est, les Hommes de Florès et de Callao prospèrent respectivement en Indonésie et dans les Philippines. Sans compter qu’existaient peut-être d’autres espèces, encore à redécouvrir. Lorsque Sapiens fait ses premiers pas, le monde semble donc plein de promesses pour les humanités…
Hélas, le cours de l’histoire en a décidé autrement. Il y a environ 60 000 ans disparaissait Homo floresiensis ; dix mille ans plus tard venait le tour de l’Homme de Callao. Enfin, vers 30 000 ans avant notre ère, les derniers Dénisoviens et Néandertaliens s’éteignaient. Et pendant que les autres Homo déclinaient, les populations de Sapiens résistaient, migraient, prospéraient…
Aujourd'hui, elles ont conquis tous les horizons : des savanes d’Afrique aux steppes d’Asie, des littoraux océaniens aux jungles d’Amérique du Sud, des régions gelées du Grand Nord aux massifs montagneux les plus impénétrables, Homo sapiens est partout, vainqueur unique d’une course à l’évolution impitoyable.
Comment expliquer un tel succès ? Si l'Homme moderne se démarque du reste du règne animal, c'est notamment grâce à son cerveau complexe, avec ses 86 milliards de neurones ; et volumineux - 1 350 centimètres cubes, jusqu'à six fois plus que celui d'un mammifère de taille équivalente. Le développement de cette gourmande machine à penser,dont le fonctionnement requiert environ un quart du glucose et de l'oxygène présents dans notre sang, est le résultat d'un changement opéré par nos ancêtres dans leur manière de s'alimenter. Ils se sont mis à chasser, ont diversifié leurs sources de nourriture, et la cuisson a permis une meilleure digestion des nutriments. Résultat : leur cerveau a pu fonctionner à plein régime. En outre, selon une étude parue en novembre dernier dans Scientific Reports, Sapiens avait le pouce plus habile que son cousin le plus proche, Homo neanderthalensis, grâce à une articulation moins plate, lui laissant plus de liberté pour saisir des objets avec précision. Sont apparues parallèlement des innovations techniques relatives à la fabrication d'outils et à la préparation des aliments, qui ont elles-mêmes ouvert la voie à une optimisation de nos apports énergétiques.
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• article extrait du n° 204 des 'Indispensables de Sciences et Avenir', janvier/mars 2021.
>> https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/anthropologie
« C’est l’histoire d’un paysan qui vient à Paris pour la première fois de sa vie. Etourdi par la foule, il perd sa femme sur le Petit-Pont et ne la retrouve pas. Drame ? Oui et non. Il rentre au village avec une autre ! » Ce fabliau du XIIIe siècle est rapporté par Thierry Dutour, maître de conférences à l’université Paris IV Sorbonne. Il n’est qu’un exemple de ces nombreux petits contes à rire médiévaux qui, à l’époque, valorisaient le citadin aux dépens du paysan rustaud et peu dégourdi. Un regard assez proche de certains clichés actuels !
A partir du XIe siècle, la France connaît un essor sans précédent. Le paysage se hérisse de remparts, de tours et de cathédrales ; des bourgs poussent autour des châteaux et des abbayes, des villes nouvelles, des bastides, surgissent de la volonté des princes et des rois. La démographie explose comme jamais.
Mais comment vit-on dans ces grandes cités ? Quelles forces, quelles mutations, quel souffle les animent ? Tout un pan de la recherche investit aujourd’hui les rues et les maisons des citadins médiévaux. Des archéologues, des historiens explorent les sous-sols et les archives pour nous révéler un univers inattendu : grouillant de vie, dynamique et entreprenant, un monde qui a inventé le commerce international et la banque, le droit du travail et celui des communes, où les femmes ont un métier, où les ouvriers contestataires fondent le compagnonnage, et, parfois, même, les religions dialogues. « L’air de la ville rend libre », confirme l’historienne Claude Gauvard, qui connaît, et aime, comme personne le petit peuple médiéval. Il façonne aussi les mentalités, donnant naissance à un modèle de civilité et d’urbanité dont nous sommes les héritiers.
Car à crimes équivalent, les châtiments varient fortement selon la hiérarchie sociale, la religion, les croyances et les peurs attachées à chaque culture. En un mot, ils sont un puissant révélateur des mentalités. Avec quelques surprises : tandis que les Grecs anciens autorisent l'infanticide, que les Romains punissent de mort l'adultère, que les mondes soit-disant civilisés ne cessent de peaufiner des supplices épouvantables, des sociétés dites sauvages favorisent les rituels pacifiques. Tels les Inuits dont les rivaux s'affrontent parfois à coups de... chansons. Ou les Papous de Nouvelle-Guinée qui se réconcilient autour d'un festin de cochons !
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Etudiant à Lyon, Locard se passionne pour la médecine légale et se consacre, dès 1902, à l'identification des empreintes digitales. Grand admirateur de Conan Doyle, il acquiert la conviction qu'il faut développer une recherche méthodique d'indices sur les scènes de crimes pour compléter les investigations policières alors limitées à la recherche de témoins et d'aveux.
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"Personne ne peut aller et revenir d'un endroit, entrer et sortir d'une pièce sans apporter et déposer quelque chose de soi, sans emporter et prendre quelque chose de l'endroit ou de la pièce."
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New-York a déboulonné la statue du père de la gynécologie moderne et inventeur du spéculum, James Marion Sims (1813-1883), de Caroline du Sud : il a été établi qu'il pratiquait des expériences sur des esclaves noires, sans anesthésie. Il a opéré la même femme jusqu'à 13 fois pour perfectionner sa méthode, selon des historiens et anthropologues.
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