Le besoin de croire par Sophie de Mijolla-Mellor .
Cours : parce que, née d'un travail solitaire, la philosophie débat en public et qu'on apprend à philosopher ; méthodique : parce que la philosophie tient tout entière dans la démarche qu'elle met en ?uvre pour forger son questionnement - en constant renouvellement ; populaire : parce que cet exercice de la raison s'adresse à tous, pense la vie immédiate et participe de plein droit à la Cité. Ces "cours méthodiques et populaires" permettront donc à un large public de se familiariser avec la philosophie, ses grands auteurs et ses thématiques incontournables.
+ Lire la suite
L'arrogance est l'auto justification de la cruauté qui n'est pas le plaisir de faire souffrir mais le mépris de la souffrance de l'autre doublé du déni de la violence ainsi manifesté.
La constatation que le pouvoir peut "rendre fou" recouvre une réalité, qui tient à la surprise des proches de celui qui a l'acquis lorsqu'ils s'avisent la distance entre ce qu'il est maintenant devenu et la personne qu'il a été lorsqu'il était tendu vers la réussite de ses objectifs et donc, par là même, contraint d'un certain réalisme voire à une certaine modestie au moins en apparence.
Arrogance naïve mais aussi écrasement des valeurs. Il est par exemple difficile aujourd'hui d'approcher la Joconde au Louvre parce qu'elle est environnée de visiteurs qui lui tournent le dos de manière à se photographier avec l'oeuvre de Vinci en toile de fond !
Aujourd'hui un homme d'affaires qui réussit singe les politiques. Il adopte le côté éclatant et tonitruant du candidat en campagne. Il assiste chaque année à des dîners qui mêlent allègrement les discours, les drapeaux, la grandiloquence et la solennité, une pseudo-démocratie assaisonnée d'un soupçon de paternalisme. A l'occasion il distribue parcimonieusement des récompenses à ses employés comme la république de l'âge classique distinguait ses concitoyens méritants.
... l'arrogant répond par la non-reconnaissance de ce qu'il doit à l'autre tout en faisant en sorte que ce dernier continue de lui apporter ce qui lui est nécessaire.
Les scènes que décrit la Comtesse de Ségur ont certainement été vécues car on sait que sa mère était une femme extrêmement sévère (…) et que, par ailleurs, les châtiments corporels infligés aux adultes, le « knout », étaient monnaie courante dans la Russie tsariste de son enfance.
Le fait que l'adolescent se sente incompris est en partie exact, mais il le vit en l'accompagnant d'un sentiment de supériorité. Il n'est pas rejeté, se dit-il, c'est lui qui s'est brusquement élevé si haut qu'on ne peut plus le comprendre. C'est l'âge de l'idéal et c'est aussi celui du mépris à commencer par le mépris de la vie qui va se trouver mise en danger dans le risque recherché comme tel.
C'est la raison pour laquelle la configuration qui va lui offrir simultanément un idéal sous la forme d'un leader charismatique et la certitude d'une place grâce à l'action qu'il peut avoir au sein du groupe entourant le leader constitue une issue héroïque particulièrement efficace contre la solitude arrogante jamais loin du désespoir.
Même s’il semble préoccupé des autres, c’est des autres à son égard qu’il s’agit uniquement pour le paranoïaque. Le fonds actif de la paranoïa est toujours ce que les moralistes de l’Antiquité ou les psychiatres du XIXe siècle désignent comme l’orgueil, péché capital que la psychanalyse, pour sa part, aborde avec une ré-flexion plus large et plus complexe sur la notion de blessure narcissique. - 3 -
La cruauté en effet n’est ni le désir d’infliger de la souffrance ni celui d’en jouir mais proprement l’ignorance de l’altérité sensible de l’autre, perçu uniquement comme une proie.
Quelles « solutions » proposent Stine, Hitchcock et Agatha Christie pour gérer l’angoisse à partir de cet objet culturel que constitue l’angoisse de fiction? (...) En fait, Hitchcock nous propose une solution fondée sur la jouissance masochiste de l’angoisse, tandis que chez Agatha Christie s’opère un processus de maîtrise intellectualisant, grâce au déplacement de l’angoisse de mort sur le désir de savoir et le plaisir de l’investigation.