L'absence de gouverneur éloignant toute crainte, les Bretons discourent entre eux sur les maux de la servitude, se rappellent les uns aux autres leurs outrages, et les aigrissent encore par l'interprétation : "La patience ne mène à rien, se disent-ils, qu'à faire subir un joug plus pesant à ceux qui semblent ainsi le supporter avec facilité. Jadis nous n'avions qu'un roi, maintenant deux nous sont imposés, un gouverneur avide de notre sang, un procurateur avide de nos biens : dans notre soumission, l'accord de ces maîtres et leur discorde sont également funestes. Les satellites de l'un, les centurions de l'autre, mêlent la violence aux outrages."
(Vie de CN. JULIUS AGRICOLA)