La fameuse Commanderie des croyants, notion purement religieuse, n'a de prime abord, aucun sens, ni aucune raison dans un État laïque. Il faut d'ailleurs rappeler à cette occasion qu'elle n'a jamais été définie par la Constitution, celles-ci se contentant de dire, pour l'essentiel, que le roi est garant de la pérennité de l'islam. Ce fou juridique a permis à Hassan II de lui donner une dimension de sacralité dans le but de le placer au-dessus de tous les autres pouvoirs constitutionnels, gonflant ainsi les pouvoirs exorbitants qui lui conféraient déjà les cinq constitutions qu'il a "octroyées" à ses "sujets"..
Mais, au fait, combien sont-ils, aujourd'hui, les laïcs marocains ? Nul ne le sait, puisqu'aucun recensement n'a jamais existé à ce sujet. Cette statistique restera d'ailleurs pour quelque temps encore pratiquement impossible à obtenir, le sujet étant tabou, voire brûlant : dans une société marquée par l'ignorance, une religiosité de plus en plus conquérante...
Les imposteurs intellectuels appartiennent à deux catégories. La première, les vétérans, est celle qui a tourné la vaste il y a déjà une bonne vingtaine d'années en faveur du Makhzen, dont elle reçoit les prébendes sous des formes diverses comme signe de reconnaissance.