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Citation de rkhettaoui


D’habitude, elle exerçait une stricte surveillance, séparant des petits restes de ce qui pouvait servir pour un autre repas. Yusuf fit de son mieux pour faire disparaître le plus de nourriture possible, mit de côté ce qui restait, lava et récura les casseroles, balaya la cour, puis alla monter la garde, assis à l’ombre près de la porte de derrière, se trouvant très à plaindre à cause de toutes les tâches qui lui étaient confiées.Quand sa mère réapparut et lui demanda ce qu’il faisait, il répondit d’un air de reproche qu’il se reposait, et sa mère ne put s’empêcher de sourire. Soudain, elle l’attira contre elle, le souleva dans ses bras pour l’embrasser ; mais il se débattit frénétiquement pour lui faire lâcher prise. Elle savait bien qu’il détestait qu’on le traite comme un bébé… Tout en gigotant avec une fureur rentrée, il cherchait à poser ses pieds par terre pour retrouver sa dignité. Sa mère faisait toujours cela parce qu’il était petit pour son âge – elle le prenait dans ses bras, lui pinçait les joues, le couvrait de baisers, riait aux éclats comme s’il était un petit enfant. Or il avait douze ans. Mais, cette fois, à son grand étonnement, elle ne le lâcha pas. D’habitude, elle le libérait lorsqu’il se débattait trop furieusement, et lui donnait une tape sur le derrière. À présent, elle le retint, le pressant contre elle, sans parler, sans sourire. Le dos de son corsage était humide de sueur, et il émanait d’elle une odeur de fumée et de grande lassitude. Il ne se débattit plus, et
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