J’adorais Blue Train.
Plus tard, j’ai reconnu les premières notes du premier morceau de l’album, elles coulaient en moi comme jamais elles ne m’étaient parvenues.
J’avais dit à Thomas, le saxophone, c’est ce qui se rapproche le plus de la voix humaine, parfois je les confonds.
Puis, il m’avait écrit cette phrase de Miles Davis : « La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu’encadrer le silence », m’invitant à accepter que le silence était premier sur le son.
À la fin, j’ai dû pleurer de plaisir quand la basse a percé, puis le piano. J’entendais chacun des instruments.
Comment était-ce possible ? « Tu te souviens l’audiogramme ? » Thomas l’avait donné à un de ses amis régisseur et il avait adapté Blue Train à ma courbe auditive, réglant chacune des fréquences pour qu’elles me parviennent au mieux.