Il s’en fallait de beaucoup que Lady Coote fût aussi heureuse. Elle se sentait toujours isolée. La principale distraction de ses premières années de mariage avait été de « causer » avec la bonne, et même, lorsque celle-ci s’était multipliée par trois, la conversation de la jeune femme avec son personnel avait continué à être pour elle une détente. Maintenant qu’elle disposait d’une armée de serviteurs : un maître d’hôtel aussi imposant qu’un archevêque, plusieurs valets de pied de taille gigantesque, un grand nombre de filles de cuisine, un « chef » de nationalité étrangère et une femme de charge aux formes amples, dont les robes bruissaient quand elle marchait, lady Coote était comme abandonnée sur une île déserte.