Elle n'avait besoin de rien. Elle aurait vécu parfaitement heureuse dans une roulotte, même sans eau, même sans électricité. Moins il y avait d'objets, plus la vie était facile. Moins il y avait de gens, plus elle était simple. Le vertige du dénuement lui procurait un genre d'extase bien particulier, comme un état semi-comateux, entre la vie et la mort, mais dans la vie quand même. Ainsi, au loin, à l'écart, sans besoins et sans soucis, elle acceptait d'exister, de perpétuer le rail sacré des jours.