Elle se souvint alors du dioula, de l'anglais, ces langues qu'elle avait apprises sans le faire exprès en se contentant de les laisser pénétrer dans son oreille. Les mots clandestins, les mots étrangers passaient et repassaient dans la conversation et, à force, on les reconnaissait, ils n' étaient plus étrangers et plus si clandestins, parfois ils apparaissaient légèrement modifiés à la faveur d'une conjugaison, d'un pluriel, mais ne pas les identifier auraient été comme ignorer son voisin sous prétexte que la veille il paradait col ouvert, alors qu'il vous saluait ce jour, le cou orné d'un papillon. (p 69)