Rien ne garantit que la majorité a raison. L'Histoire fourmille d'exemples qui montrent le contraire. C'est pourquoi le respect et la prise en compte des voix minoritaires sont essentiels. Mais la soumission plus ou moins forcée ou plus ou moins volontaire de chacun à la tendance majoritaire rend inaudibles ces voix minoritaires ; elle fait de la société japonaise une société figée, immobile, incapable de rectifier ses orientations de façon souple et réfléchie. Seule une « catastrophe » inimaginable peut l'obliger à se remettre en cause, à chercher d'autres voies, à évoluer d'une manière différente. Cela a été le cas en 1945 avec le désastre de la guerre que résument, d'une manière à la fois cruelle et éloquente, les deux bombes atomiques.
2620 – [Folio n° 5821, p. 73]