Déchéance
Et maintenant, il faut soigner sa déchéance
comme une chatte aveugle à qui, trois fois par jour,
on porte une souris. L'effort serait fatal
à l'âme prisonnière entre ses pots de chambre
et ses terreurs. La chair se transforme en boudin,
et le regard a des secousses de wagons
dans une ville où ne vont plus les voyageurs.
Un souvenir surgit, pour laisser sur la peau
un furoncle tout jaune. Un livre perd ses pages :
on y fut l'amoureux, le soupirant, le prince
à jamais éconduit. La pensée fait sous elle
et la musique incontinente a des glouglous,
pareille à cette urine entre deux lits brûlés.
On n'a plus les moyens de s'offrir un squelette.