La poésie d'
Alain Bosquet, dans ces sonnets, est assez étonnante. La langue se délie, explorant des univers atypiques. Bon nombre de textes sont des portraits qui plonge dans les tréfonds de l'humain trop humain: portrait d'un jeune aristocrate, portrait d'un velléitaire, les désabusés, etc. J'ai trouvé ces tableaux criants de vérité. L'auteur ne mâche pas ses mots pour nous renvoyer à ce que nous sommes. Ces poèmes sont ainsi particulièrement actuels.
Alain Bosquet parle du corps et de ses muqueuses, oublieux de la "nature dénaturée". C'est la désillusion: "Si vous croyez que le sureau prend des vacances! "
L'auteur interroge les mots, leur sens, leur profondeur et leur discrédit. Lui, connaît la lucidité qui accompagne le poète, mais aussi sa solitude. "Pourquoi faut-il que la parole ait un sens, quand la chair se couvre de jurons?".
Les mots s'assimilent; les poèmes sont mangeables... comestibles. le poète met donc tout à la bouche. Il est assez similaire à l'enfant. Il "déchire son livre favori, sa cantate et sa prose". "Pour devenir poète, il faut être imbécile, comme est sotte cette aube à se croire lumière"