Depuis trois ans, lorsque l’envie le prend, il note ce qui lui passe par la tête. Billets du jour ou de la nuit, impressions, reliquats d’énergie, projets, langoureuses tartines d’amour à l’intention de Lita, lettre pour sa famille, prière au volcan, listes de courses. Quoiqu’il écrive, il en fait lecture à Ferdinand. Si ce dernier demeure indifférent, Théo déchire et brûle illico son message. Il ne garde que ce qui capte l’attention de l’âne. C’est son jury, son public, son auditoire. Deux oreilles dressées, un œil rond et inquiet, valent mieux que tous les éloges du monde.