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Critiques de Alain Cuvillier (3)
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Né un 1er avril... une blague amère (autobiogra..

Né un 1er avril... une blague amère est un témoignage important sur un sujet méconnu.



En 2019, nous sommes convaincus que donner de l'amour aux enfants est plus important que respecter des règles administratives, et nous savons que cette idée n'a pas toujours été celle qui prévalait : les principes d'éducation des enfants n'ont pas toujours été bienveillants. Nous avons lu d'innombrables histoires sur la nocivité des secrets de famille ; ne pas connaître le nom de ses géniteurs est encore le lot de bien des enfants nés sous X, alors que nous savons que ce genre de secret peut rendre fou. A minima, ne pas dire à un enfant qu'il a été adopté, ou placé, ne nous viendrait plus à l'idée.



Et pourtant, il y a parmi nous des gens qui ont été confrontés à ce genre de situation. Alain Cuvillier est l'un d'eux : sa mère est décédée peu de temps après sa naissance de père inconnu, sa grand-mère ne pouvait pas l'élever, il a donc été confié à la DASS. Oh, bien sûr, celle-ci oeuvrait pour le bien des enfants : et c'est avec cette justification qu'elle faisait très attention de les confier à des familles... qui ne s'attacheraient pas, puisqu'ils n'étaient pas leurs « vrais » enfants.



Ce n'était pas il y a bien longtemps : c'était dans les années 1950. Alain Cuvillier dit que certains des enfants qui partageaient son sort sont devenus « les sans coeur ». Mais lui a été sauvé de ce sort parce qu'un homme, celui qu'il appelle son papa, s'est attaché à lui et lui a donné l'amour que tout enfant devrait être en droit d'exiger. Pour autant, leur histoire prend un tour terrible que la fiction n'aurait pas osé inventer, et que la réalité a pourtant rendu possible... Ce témoignage poignant est très utile pour comprendre une page de notre histoire, et pour nous rappeler qu'il est de notre responsabilité que nos enfants, tous nos enfants, même ceux des autres, même ceux dont l'histoire est cabossée - surtout ceux-là -, ne soient jamais traités comme des objets qu'on peut trimbaler d'un endroit à l'autre au gré de nos exigences. Loin d'être une évidence inutile, cela prend au contraire une résonance étrangement contemporaine quand on pense aux drames que la migration fait survenir tout près de chez nous.



Un court témoignage publié grâce à une association de soutien à l'auto-édition, A4PM, qui est elle aussi une découverte captivante : par la même occasion, j'engage toutes celles et ceux qui s'intéressent à l'auto-édition à la découvrir !
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Larguer les amarres

« Par ce récit, j’ai voulu témoigner que l’on peut naître sous le signe de la malchance et malgré tout, devenir un homme heureux ».



Larguer les amarres est le deuxième tome du témoignage d’Alain Cuvillier sur son histoire. Dans le premier, Né un 1er avril… une blague amère, il racontait son enfance de pupille de la nation, jalonnée de drames qu’il a toujours surmontés grâce à une formidable capacité de résilience. Dans le deuxième, il raconte les années d’accession à l’âge adulte, depuis le moment où, un diplôme dont il n'a pas choisi la spécialité en poche, il commence à travailler, jusqu’au jour de son mariage. Un parcours semé d’embûches qui se sont souvent déclarées sur un malentendu ou un hasard malheureux, semé de nouveaux drames évités de justesse, et qui a pris des allures de seconde naissance, avec des jalons parfois inattendus : l’amitié ; la rencontre avec une partie de sa famille biologique, avec qui les liens ne peuvent pas aller de soi ; le service militaire, qu’il fait sur un malentendu, dans une section commando (à sa surprise), mais qui lui apparaît finalement comme une période mélangeant camaraderie, dépassement de soi et club de vacances, le tout dans un cadre où il n’y a pas besoin de prendre sa subsistance en charge (une situation proche de celle que l'on vit quand on est un enfant au destin standard, somme toute).



C’est une histoire et un parcours particuliers. Mais c’est aussi un pan d’Histoire avec un grand H, la nôtre, celle des années 60, relaté par un observateur qui n’a grandi dans aucune famille qui lui aurait donné des repères, une tradition familiale, des convictions politiques qu’il aurait choisi de perpétuer ou au contraire de rejeter, mais par rapport auxquelles il se serait défini. En mai 68, il avait tout juste 21 ans. Il n’avait aucune grille de lecture qui lui aurait permis de décoder les événements, il n’a adhéré à aucun combat politique, mais a au contraire vécu les mois de grève comme une période qui l’a privé du revenu dont il avait besoin pour survivre. Cet épisode fait toucher du doigt ce que c’est que grandir seul : ce n’est pas seulement une épreuve psychologique, c’est toute l’insertion dans la société qui est mise en danger, toute la possibilité de la vivre comme un univers familier, avec lequel on est d’accord ou pas, mais qui est lisible et dans lequel on peut négocier.



Je ne vais pas dévoiler la fin et le dénouement de son histoire avec la belle Jo, mais seulement le fait qu’il conclut sur une exhortation à se contenter de ce qu’on a, en relativisant la dureté de son parcours (au motif qu'il a bien tourné), dans notre monde où tout ne tourne pas bien pour tous les enfants, même quand ils ont une famille. Est-ce une leçon ? Sans doute. Mais c’est aussi l’illustration de ce très beau terme, « résilience ». Alain Cuvillier a été résilient. Ça ne se décrète pas, ça ne s’exhorte pas, mais c’est possible et c’est ce que ce très beau témoignage, écrit d’une plume simple et émaillée d’humour, nous montre.



Deux livres que je vous recommande, écrits et auto-édités avec le soutien d’une association d’aide aux auteurs auto-édités, qui permet de faire émerger les témoignages de celles et ceux qui n’auraient peut-être pas su comment se retrouver dans la pléthore des solutions d’auto-édition qui existent. Pour cela aussi, une formidable aventure à découvrir en commandant le livre auprès de l'auteur (ainsi qu'il y invite à la fin de son texte), à l'adresse alain.cuvillier1@free.fr !
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Né un 1er avril... une blague amère (autobiogra..

C'est avec beaucoup d'émotion que je viens de refermer ce livre. Au fur et à mesure que je tourne les pages je n'ai qu' une envie c'est de savoir l'évolution de ce jeune garçon j'ai envie qu'il s' en sorte j'ai envie de le serrer dans mes bras.Force., courage et Respect.

Corinne libraire à Auchan Biganos
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