Pourquoi ?... Pourquoi ? Siv ne manquait pas de pourquoi et Freya n'avait pas de réponse à tout, peut-être qu'un jour il faudrait bien affronter la réalité, comme avec le Père Noël. Mais qu'est-ce que cela changerait sur le fond, avions ou dragons volants, les deux crachaient du feu, soldat du roi ou SS, les deux tuaient des enfants. Gestapo ou ogres, les nuances étaient ténues. Et la version conte de fées était finalement plus facile à accepter, c'est vrai, comme le faisait remarquer Siv, il faut bien que le papa ogre nourrisse ses filles, tandis que la Gestapo... Comment expliquer l'inexplicable ?
La nature, disait Freya, est une toile d'araignée ou tout est connecté à tout, roches, eau, plantes, animaux. Et nous, on se contente d'en égratigner la surface sans vraiment comprendre ce qui se passe en profondeur. (Fin de la page 102)
Elle était heureuse, elle s'était créé un univers de conte de fées, une tanière enneigée, une petite princesse rien qu'à elle, ses bêtes et sa louve qu'elle paraît de tous les pouvoirs et son imagination foisonnante. (Fin de la page 66 et début de la page 67)
Freya créait pour sa fille un joyeux brouet des mystères de la vie avec la féérie des contes et récits qui l'avaient fait rêver toute son enfance. Elle se contentait de donner un peu de substance pour les enrichir. Tout y passait. Elle était en pleine découverte du monde des Hobbits qu'elle retransmettait à Siv, qui avait maintenant cinq ans. Siv adorait le concept des forêts qui se déplacent.
Alors de là à envisager un autre monde parallèle où s'agitaient les fées, elfes, lutins ou même trolls et dragons dans des cavernes insondables, il n'y avait qu'un pas réservé à ceux qui savaient voir et écouter. (page 37 dans l'avant dernier paragraphe)
Dans la bouche d'Albert, les contes prenaient vie et Albert avait réponse à tout, un galimatias de récits transformés et assaisonnés de tradition orale sortie de la mythologie nordique.
A la Soulane, depuis des générations, il y en avait toujours un ou une qui lisait. D'où sortaient les livres, personne ne le savait. (page 15 ligne 4)