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Critiques de Alain Ducasse (II) (6)
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L'oxymore de la fée

Aux prémices de ce roman, dès les tous premiers mots, j'ai été envahi par un sentiment d'ambivalence : une appréhension certaine comme une enfant apeurée à l'orée d'un bois ; à l'opposé, par une impatience puérile de découvrir enfin ce récit dont il me semblait que Marcel (Pagnol) allait descendre de sa colline…

D'entrée, le résumé avait donné le ton mais j'avoue sincèrement que je ne m'attendais pas à une telle immersion dans cette contrée des Pyrénées, au refuge près du hameau de la Soulane dominé par le Pic de la Fée.

Dans cette histoire, Monsieur Alain Ducasse excelle en toute sobriété avec son écriture, abordant différents thèmes passant du mystère des légendes au temps de la délicatesse avec Dame Nature mais nous surprend avec des choix plus sombres à travers l'histoire, la religion ou encore la civilisation viking sans oublier la culture amérindienne des Navajos.

On traverse ainsi au fil des pages des événements tristes parfois difficiles, qui marquent l'esprit par leur brutalité mais apaisés paradoxalement grâce à ce que j'ai préféré tout au long de ce récit : l'omniprésence des animaux, êtres et créatures d'une magie antique et ce lien indéfectible entre les personnages et la nature magnifiée à sa juste valeur.

Ce voyage au coeur des mots est une merveilleuse histoire, emplie de vallées, cascades, sirènes, loutres, trolls, renards, déesses et loups pour nourrir le lecteur dans un récit tellement bien illustré que l'on se prend aisément, sans fermer les yeux, à s'imaginer dans cet univers De La Baume au coin du feu à murmurer dans un conciliabule auprès de Freya, Siv, Albert, Louve & Goupil…

La conclusion est tout aussi fabuleuse dans tous les sens du terme ! On a du mal à s'éloigner de "la voie de la montagne" et même si évidemment "la vérité ne donne pas toutes les réponses", je suis heureuse que ce livre ait pu me mettre du baume au coeur, adoucir mon paysage quotidien en ranimant tel un conte éternel, des rêves et des secrets…

Je tiens à remercier sincèrement Babelio de m'avoir sélectionnée pour la lecture de cet ouvrage dans le cadre de l'opération de la "Masse Critique" sans oublier les Éditions Jets d'Encre.

Mille mercis à toutes celles et ceux qui auront pris le temps de me lire...

Je vous souhaite une belle journée !
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L'oxymore de la fée

Le commentaire de Nathalie :

Siv est une petite fille née d’un viol. Sa mère après cet événement s’est isolée dans le hameau (La Soulane) où il demeure. Ils sont à peine moins qu’une dizaine à y vivre dans la montagne, isolés de tout. Elle vit avec sa maman Freya et son oncle Albert. Elle grandit avec comme trame sonore les contes de son oncle et les histoires de contes de fées comme Le petit Poucet, Le chat Botté. Comme animal de compagnie, elle a Goupil un magnifique renard roux. Sa mère pour sa part ne part jamais sans sa louve qui plus tard sera accompagnée de Flocon, fidèle loup blanc. Comme sa mère, Siv parle aux animaux, mais en plus, elle croit aux sirènes et aux trolls. Malheureusement, leur petit bonheur sera bouleversé par la Deuxième Guerre mondiale. Dans leur forêt plusieurs SS passeurs risqueront leurs vies à s’y cacher. Mais la forêt est protégée par Freya, Albert et les loups. Un jour Freya sauvera la vie d’une petite juive prise aux mains de son violeur. Les loups s’occuperont de lui et Freya s’occupera d'Élysa qu’elle ramènera à la cabane. Albert tentera de trouver les parents de la petite tout en s’occupant des SS et des sympathisants à sa manière. Un heureux hasard mettra ceux-ci sur la route de gens bien, qui leur expliqueront comment entrer en contact avec les gens de La Soulane et vivre les retrouvailles. La guerre finit par finir et la famille juive décide de quitter la France pour la Californie, mais sans pour autant oublier ceux qui leur ont sauvé la vie. Les histoires magnifiques, les êtres féeriques qui sont maintenant dans leurs têtes et leurs cœurs ne les quitteront jamais. Siv ne croyait jamais que sa vie changerait autant grâce à la rencontre de David et Élysa.

Une histoire qui nous promène des horreurs de la guerre, au monde fantastique des fées, trolls, sirènes et des grenades en passant par les émeraudes. Des avions deviennent des dragons volants, la Gestapo des ogres.

Une belle histoire de contes de fées racontés avec la plume féerique de l’auteur.

On voudrait tous avoir un Goupil, une Louve ou un Flocon dans nos vies.



*Oxymore : Figure caractérisée par un assemblage de mots apparemment contradictoires ("un silence éloquent"), Éphémère immortel, le superflu, chose très nécessaire, clarté blafarde et sombre, jeune vieillard.
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L'oxymore de la fée

Entre leçon de vie, légendes intemporelles et conte philosophique, Alain Ducasse nous entraine dans un monde aussi merveilleux que brutal, dans un style saisissant et très visuel tour à tour poétique ou encore tourmenté selon les situations et les perspectives. Les dialogues sont ciselés avec soin et non dénués d’humour, développant une forme de naïveté réjouissante mais pleinement approprié à ce récit aussi étrange et singulier que les acteurs qui l’anime. Concrètement, l'histoire est réellement effroyable et imprégnée d’une atmosphère très sombre, marquée par la guerre, la xénophobie et des violences en tout genre. Pourtant, par-delà la tristesse, la présence de Siv, de Freya et d’Albert transcende cette noirceur par une générosité et une humanité indéfectibles. Leur univers, peuplé d’animaux étonnants, de créatures mythiques et de féerie éclaire l’histoire d’un formidable éclat d'optimisme de par sa richesse métaphorique. L’aura flamboyante des personnages conquiert les ténèbres par sa sincérité, son empathie profonde, son intelligence inné et fait briller la lumière de l'espoir en rejetant avec force la bêtise, la perversité et la barbarie qui l'entoure. Ecartant tout manichéisme, l’auteur nous livre une critique sociale exhaustive et féroce sous l'apparence d’un conte fantastique. Un enseignement édifiant sur les turpitudes et les dérives de l’âme humaine mais aussi sur son altruisme et sur sa tolérance. La conclusion est, à l’image de l’ensemble, résolument extraordinaire, oscillant entre le merveilleux et une réalité matérielle qui bien qu’étant heureuse parait trop convenable. Un roman original et passionnant, tant par son environnement onirique et ses personnages fabuleux que par le sérieux des thèmes abordés et qui mérite largement d’être plébiscité.

Un grand merci aux Éditions Jets d'Encre et à Babelio pour la plaisante découverte de cet ouvrage atypique et de son brillant auteur dans le cadre de l'opération "Masse Critique".

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L'oxymore de la fée

Je voudrais tout d'abord commencer par remercier Sarah et les Éditions Jets d'Encre pour ce nouveau partenariat.



Concernant la couverture, elle est colorée, un peu entre un style indien et les mandalas. Ça fonctionne bien, je trouve, et ça attire l'œil. La jeune fille et le renard sont très jolis.



Concernant la plume, je l'ai trouvée agréable et fluide, pleine de magie, d'une certaine façon. On ne peut pas dire que l'action soit vraiment présente, pour autant, on ne s'y ennuie pas du tout et j'ai pris plaisir à suivre la vie de cette petite famille.



Nous découvrons un petit hameau rural, La Soulane, coincé dans une montagne des Hautes-Pyrénées, vivant en autarcie presque totale entre membres d'une même famille. Ils sont aussi grands et blonds que les gens du coin sont trapus et bruns, ce qui occasionne de la méfiance des locaux et n'incite pas le mélange de ces deux communautés.



L'histoire débute au début des années vingt, après donc la Première Guerre Mondiale. On apprend l'enfance de Freya, la façon dont elle a été élevée et bercée par les histoires de son oncle Albert, entre contes et légendes, fées, elfes et mondes magiques. La jeune fille a un talent naturel pour comprendre et se faire comprendre des animaux de la forêt, une sorte d'harmonie. Passionnée par les loups, elle finit par avoir la sienne, qu'elle prénommera Louve.



Un jour, elle donnera naissance à sa fille, Siv, qui sera le portait craché de sa mère sur beaucoup de points : son appétit pour les contes (tels que La petite sirène, Le petit chaperon rouge...), ses croyances, son aptitude avec les animaux. Elle est aussi très curieuse sur tout et pose énormément de questions. Elle aura, elle, son renard, Goupil, qui sera son meilleur ami et son complice de tout moment.



C'est pourquoi cette histoire est jalonnée d'endroits autant quelconques que merveilleux, selon l'œil qui le voit, telles les forêts, les vallées, les cascades et les grottes, tout comme les créatures qu'ils abritent telles les sirènes, les loutres, les loups, les renards, les trolls, les chauves-souris... Tout est une question de perception, de foi et de croyance.



La communion avec la nature et les animaux est une part importante de cette histoire, tout comme le respect et l'osmose. On a souvent l'impression, maintenant, que l'être humain est extérieur à la nature, entre nouvelles technologies et pollution. Mais, ici, on ressent vraiment le fait que cette mère et cette fille en font vraiment partie, qu'elles forment un tout. C'est vraiment quelque chose que j'ai beaucoup apprécié.



Malheureusement, tout ne peut pas être constitué de fées et de sirènes tout le temps, et ce livre va aussi aborder des sujets plus sombres, comme le viol, la stigmatisation de la différence et la Seconde Guerre Mondiale avec ce que cela implique : SS, rafles, passeurs véreux, colabos... Mais il sera aussi question de résistance, chacun à sa façon. Et celle de notre duo féminin, mais pas que, n'est pas des moins banales, tout en étant très efficace.



J'ai beaucoup apprécié la fin et la part de rêve qu'elle comporte. Je sais, c'est vague, mais je me comprends. ;-)



En résumé, je ne savais pas trop à quoi m'attendre en acceptant ce SP, mais la curiosité a été la plus forte et je dois dire que je ne regrette pas mon choix. Les personnages de Freya et de Siv sont vraiment très intéressants et j'ai aimé cette part de féérie mêlée de contes, d'imagination et d'innocence dans laquelle j'ai été bercée presque tout du long, avec un magnifique rapport à la nature et aux animaux. Bien sûr, cette histoire a aussi des côtés sombres, mais d'une certaine façon ils amènent à éclore de belles valeurs, bien que parfois aussi à la vengeance. Enfin bref, ce n'est pas une lecture comme les autres, et je vous la conseille fortement, ne serait-ce que parce qu'elle donne une autre perception des choses.
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L'oxymore de la fée

Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça lorsque j'ai reçu ce livre ! Nous sommes dans un monde merveilleux, peuplé de créatures féeriques et pourtant, le monde décrit est dur !

Il est intéressant de voir comment des événements horribles de l'histoire sont racontés de façon qu'ils intègrent parfaitement le monde de l'imaginaire.



On s'attache au personnage de Siv et aussi aux créatures qui l'entourent comme le Goupil !



Une belle lecture, bien écrite qui cependant ne me marquera pas plus que ça malheureusement.
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Kim et la licorne

Le commentaire de Carole :



L’histoire se passe en France plus précisément à Sanary où Kim y vit et exerce son métier de policier. Dès le départ, je suis conquise par le déroulement rapide de l’histoire. Deux pêcheurs, Antoine et Michel, vont récupérer autre chose que du poisson dans leur filet, c’est plutôt le cadavre d’une jeune fille. Mais ça ne s’arrête pas là, car un deuxième cadavre est découvert quelques semaines plus tard au même endroit. À partir de ce moment, j’ai un peu désenchanté, car j’ai eu l‘impression qu’on oubliait cette enquête pour s’occuper d’autres dossiers. On va découvrir Enrico, l’ex-patron de Kim, qui a pris sa retraite et qui attire l’attention par son manque de lucidité qui apparaît subitement. Il y a aussi la restauratrice qui va passer un mauvais moment, on va tenter de découvrir qui a osé la tabasser et sans parler du vol de bijoux. Par contre moi, c’est plutôt l’enquête sur les jeunes filles qui m’intéressait. Personne n’a signalé leur disparition et l’enquête ne semble pas être une priorité, mais on va avoir notre réponse, ne vous inquiétez pas. Ce roman joue sur deux tableaux on découvre le travail quotidien des pêcheurs et celui des policiers mêlés à leur histoire de famille. Il nous faut un certain temps pour découvrir le sens du titre, je me demandais où était pour apparaître la licorne. Au final, c’est un roman policier très léger dont j’ai eu de la difficulté à m’approprier l’histoire. Les personnages sont charmants, quelques notes d’humour y sont intégrées et un dénouement de l’enquête intéressant à la finale. Ce fut un plaisir de découvrir cet auteur que je vous recommande.
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