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3.25/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1936
Mort(e) le : 22/04/2021
Biographie :

Passionné de cinéma, Alain Joubert aura exploité cet art à travers le prisme du surréalisme. Écrivain, mais également journaliste, il produisit pour la télévision.
Le surréalisme, il l’a rencontré dès l’adolescence, s’y est reconnu, s’est identifié à lui jusqu'à sa mort à l'âge de 85 ans, du Covid.
Il avait rejoint dès l’âge de 20 ans le groupe animé par André Breton, collaborant aux revues du mouvement jusqu’à son autodissolution. Passionné de cinéma, longtemps chroniqueur à « La Quinzaine littéraire »
Auteur, il le deviendra pleinement à partir des années 90, passant de parutions confidentielles à une production plus large.

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Alain Joubert
La poésie ouvre toutes les portes
Ascenseur pour le dernier étage
Là où l’air et la terre
Cessent d’être perçus contradictoirement
Face au soleil de l’éternité.
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Nul n’était plus attentif que Toyen à la nouveauté, même si celle-ci ne relevait pas nécessairement du monde des idées mais révélait, plus simplement, les vbrations de l’air du temps. Au début des années 60, le Rock’n’Roll, et sa variante française le « Yéyé », déferlent sur la jeunesse de l’époque, engendrant de nouveaux comportements, de nouvelles formes de spectacle, de nouveaux frissons.

Alors que Johnny Hallyday commençait tout juste à se faire connaître, Nicole et moi entraînons un soir Toyen au célèbre Olympia, où la future star se produisait pour la première fois. Ravie, Toyen sentit d’emblée qu’il se passait là quelque chose qui allait durer, tout en approuvant ma remarque en forme de réserve selon laquelle Hallyday, à la manière jadis de Maurice Chevalier, serait encore sur scène trente ou quarante ans plus tard; autrement dit, son « professionnalisme », déjà stupéfiant, en faisait certes un phénomène, mais la vraie rage qui animait la génération R’n’r n’était pas au rendez-vous. Trop de métier, de savoir-faire, de technique de scène aussi…

Quelques semaines plus tard, nous nous rendons à nouveau à l’Olympia, toujours en compagnie de Toyen, pour assister à l’une des prestations de Vince Taylor, autre nouveau venu dans le monde du Rock. Et là, l’évidence s’impose : ce « voyou » pervers, couvert de  cuir noir et de chaîne chromées, incarne à ce point l’esprit de sa musique, et la violence qui la porte, que nous sentons aussitôt qu’il ne fera pas carrière, la dépense énergétique – physique et sensible – laissant sur place, et de très loin, les précautions à prendre pour « durer ». Vince Taylor se « brûlait » magnifiquement devant son public, ce qui lui interdisait définitivement toute trajectoire prolongée. Une comète passait…

On sait ce qu’il en advint. Et Toyen, comme nous, avait immédiatement perçu cette contradiction personnifiée qu’était Vince Taylor, déclarant avec admiration, tandis qu’autour de nous on cassait les fauteuils avec enthousiasme :

– Ti sais, cé garçon, il est foutu!
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Un navire qui coule, c’est le temps qui s’effondre.
Un homme qui s’éveille, c’est le temps qui s’installe.
Ne pas croire à soi-même, c’est la malédiction des nuages. Être mort parmi les vivants, c’est vrai comme un jour creux. Le soleil se couche toujours avec une lenteur désespérante,
ce soir plus que jamais.
Sans doute le poids de l’air y est-il pour quelque chose,
sans doute.
Peut-être aussi est-ce une question d’envie.

J’ai envie ce soir que le soleil se couche très, très lentement, encore plus lentement qu’à l’ordinaire, qu’il reste suspendu sur la ligne d’horizon le plus longtemps possible, à faire le malin. Alors, on se retrouvera devant un choix, le choix du jour ou de la nuit.

Il faut du doigté. Mettre des gants. Faire en sorte que les heures passent, lourdes comme des cartouches, rondes comme du petit plomb, sèches comme un vol d’insectes.

Remettre à plus tard, encore et encore. Repousser le choix loin, très loin. Faire en sorte que la lumière mauve du matin se glisse insensiblement sous les paupières, comme si de rien n’était. Rentrer en soi pour sortir à pas de loup.

Avant midi, être allé chez le coiffeur. Attendre…
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La pratique du nu intégral est devenue monnaie courante chez les baigneuses, dès l'apparition du premier rayon de soleil. Ainsi, la piscine Deligny ressemble-t-elle maintenant davantage à un camp de nudistes qu'à un établissement de bains traditionnel. Mais la nouveauté du jour, c'est d'un homme qu'elle vient. Un grand gaillard aux muscles longs s'avance avec souplesse sur les planches du solarium, apparemment nu comme une table. Entre ses cuisses, on distingue très nettement une verge fort longue qui se balance doucement comme un palmier sous les vents chauds. Toutefois, si le regard prend la peine de s'attarder quelque peu sur cette partie de son anatomie, il constate alors avec intérêt que la mode de l'étui pénien vient de naître. A coup sûr, cette manière d'encapuchonner les attributs rencontrera un grand succès cet été sur les plages : le stylo-sexe ne manque pas de style !
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Je suis sûr, en effet, que la vraie vie de Toyen, celle qui s’incarnait avec tant de splendeur dans les images qu’elle proposait à nos secrètes inquiétudes, cette vraie vie prenait naturellement racine dans la vie réelle qu’elle menait selon certains rituels où la coutume lui servait de guide pratique et où l’habitude la sécurisait par les points d’appui qu’elle lui offrait. Ce jeu permanent entre son essentiel besoin de repères et l’extrême aventure où l’entraînait sans cesse son imaginaire conférait à son « allure » générale l’apparence d’un bloc de pierre que rien n’aurait pu entamer. Toyen, la dame de granit aux pinceaux de velours…
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Te dire exactement comment nous pratiquâmes est impossible ; sans doute chacun de nous devait-il proposer un mot, un membre de phrase, une image que l'autre s'appropriait pour en modifier le sens, et réciproquement, jusqu'à ce que l'accord se fasse et que le poème optique de langue française prenne finalement forme à notre convenance. Nicole et moi éprouvâmes un grand plaisir à cet exercice, lequel nous permit de pouvoir enfin lire ce qui, dès lors, s'exprimait dans ta plaquette, à ton insu bien entendu !
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