Alain Orferit

Davantage bibliomane que bibliophile, il avait toujours traqué la rareté de l’objet, privilégiant les reliures remarquables et les ouvrages illustrés. Il en possédait de superbes et je repérai en particulier un ouvrage de médecine du XVIIIème siècle, dont le principal intérêt résidait dans sa reliure connue pour avoir été réalisée dans une peau humaine.

Un bon flic doit aussi savoir mettre de côté ses a priori et ne pas les confondre avec son intuition.

Mentir à la police  est toujours une très mauvaise idée et le meilleur moyen de s’attirer de gros ennuis.

Localiser tout le monde n’est pas si évident. De l’eau est passée sous les ponts depuis.

Le cours des choses nous échappe quand le hasard - le destin ? - décide de s’en mêler.

Beaucoup dans le monde, bien davantage aux Etats-Unis, encore plus à New-York, garderont gravé dans leur mémoire ou dans leur chair la date du mardi 11 septembre 2001. 
En regardant avec d’autres, au Trente-six, les images du premier avion percutant de plein fouet la tour nord du World Trade Center  puis du second Boeing s’encastrant dans sa sœur jumelle, je me souviens avoir mis un certain temps à réaliser ce que je voyais. Pendant une heure qui nous parut interminable, nous avions observé la fumée s’échapper de la façade éventrée. Sur le poste, je n’avais pas immédiatement compris la nature des taches sombres filant le long du building, autant d’hommes et de femmes sautant dans le vide, préférant se défenestrer plutôt que de périr brûlés vifs.

Mentir. Mentir en permanence. Falsifier ma vérité, tromper ceux que j’aime pour les préserver.

Un mois dans l’espace-temps d’une enquête est une période relativement longue, paradoxalement très courte. Progresser en respectant les procédures, ne négliger aucun détail, n’omettre aucune vérification, décortiquer chaque indice, dérouler jusqu’au bout du bout toutes les pistes peut-être un exercice extrêmement laborieux. Il engendre une lenteur dont on ne peut avoir notion qu’en ayant déjà été confronté à l’inertie de la machine judiciaire. Il n’y a guère que dans les films ou dans les cas les plus évidents que l’on peut voir un dossier bouclé en seulement quelques semaines.

L’alcool expliquait bien des choses mais n’excusait pas tout.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Certains prétendent que ceux capables de mettre ainsi un terme définitif à leur existence le font avec l’idée d’aller voir au-delà si quelque chose d’autre existe.

Sabine et moi, nous nous fréquentions depuis. Son mariage battait de l’aile depuis des mois et elle avait, comme son mari, repris sa liberté sexuelle. Ils ne se cachaient plus leurs aventures extra-conjugales, continuant à vivre sous le même toit dans l’unique but de préserver un minimum de stabilité psychologique à leurs deux enfants encore en bas âge.

Il s’était toujours efforcé de ne pas développer de sentiments, de rester à sa place d’enquêteur, poulet froid et méthodique, de cultiver une salvatrice indifférence. Mais la carapace laissait parfois passer des piques d’humanité, des bouffées d’émotion brute chargées d’empathie ou de pitié.