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Critiques de Alain Renaut (12)
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Une éducation sans autorité ni sanction

J'aimais bien Albert Jacquard, une voix si particulière qui fait que quand on le lit on a l'impression de l'entendre; avec toujours un message chaleureux et humaniste.



En matière d'éducation, il prône la pédagogie de l'éveil et soutient donc celle de Piaget. Il est contre toute idée de notes, de classements et donc de compétition entre les élèves. Il rejette le conformisme du système scolaire tout en reconnaissant en avoir bénéficié pour devenir ce qu'il est. Son anticonformisme s'est manifesté quand il avait plus de 21 ans.





Après quelques essais compliqués que personne ne lisait sur la génétique, il s'est dit qu'il fallait changer pour transmettre ses savoirs et notamment se rendre dans les écoles. Il a présenté les théories sur l'Évolution, pendant une heure, dans des établissements des quartiers défavorisés et s'est retrouvé face à des thèses créationnistes qu'il n'a pas voulu contrer frontalement. Cependant, il est persuadé d'avoir semé le doute dans leurs esprits ce qui le satisfait.



Sa vision générale est qu'il soutient que le rôle du maître est fondamental dans sa façon d'être avec les élèves. le maître doit être bien avec ses élèves pour établir une relation d'écoute et de confiance. De plus, pour soulager les tensions, il souhaiterait que des profs expérimentés aillent dans les quartiers difficiles et non pas des tout jeunes comme c'est le cas actuellement.



Ces points sont discutés avec des contradicteurs, Alain Renaut, prof de philo à Paris IV et Pierre Manent, directeur d'études dans une grande école.



Tout ce qu'il en ressort c'est qu'aucun d'entre eux n'ayant tenu une classe 26 heures par semaine n'apporte des réponses concrètes aux problèmes dans les classes.

Pierre Manent apportant le mythe de Platon dans cette discussion: notre cité est une caverne dans laquelle on apprend la civilité et en sortant de cette caverne on apprend la vérité. Auparavant l'Ecole ne s'en tenait qu'à l'apprentissage de la vérité. Mais la famille actuelle a laissé glisser cette éducation de la civilité à l'école. C'est là le problème.

A une question sur la culture de l'effort qui se perd dans les classes, Jacquard répond que l'enseignant doit amener l'élève à être plus actif et à lui faire poser des questions à l'enseignant. Ce qui sous entend que l'on ne suit plus un programme ...



Bizarrement, le discours du généticien m'a paru assez décalé par rapport à la réalité mais il y a ce petit quelque chose de plaisant et de réconfortant qui pourrait peut-être soulever des montagnes. On peut rêver...





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Métaphysique des moeurs 01 : Fondation - Intr..

Toute l’existence kantienne a été vouée au Souverain Bien et toute sa philosophie en découle: « Il n’y a nulle part quoi que ce soit dans le monde, ni même en général hors de celui-ci, qu’il soit possible de penser et qui pourrait sans restriction être tenu pour bon, à l’exception d’une volonté bonne. »(59)

Or, la question du bien ne doit pas être abordée d’une manière qui ne lui convienne pas. Défendre, par exemple, le Bien par le biais d’arguments esthétiques ou religieux, ou pire, par le biais d’une argumentation manipulatrice et mensongère ne peut absolument pas convenir. Il faut s’assurer de procéder honnêtement, de faire la recherche pour soi-même d’abord avant de la présenter comme une libre possibilité à d’autres.

Ceci dit, sur une question métaphysique de la sorte, même la recherche la plus honnête risque d’entraîner irrésistiblement l’humain qui la fait vers le dogmatisme ou le scepticisme, lieux où la moralité disparaît, car le scepticisme n’y croit pas et parce que le dogmatisme y croit dans l'illusion. Afin d'éviter de sombrer dans l’une de ces impasses morales, il est donc nécessaire d’établir d’abord clairement quelles sont les ouvertures et les limites de la raison humaine afin d’établir fermement une position critique où la moralité pourra être poursuivie en toute sûreté. Pour ce faire, Kant écrira sa Critique de la raison pure.

Par la suite, sans craindre de sombrer dans la ratiocination métaphysique, il devrait ensuite pouvoir enfin se permettre d’aborder la question qui lui tient le plus à cœur : celle de la moralité.

Pourtant, dans sa Fondation de la métaphysique des mœurs il semble se contenter d’aborder uniquement les quelques questions préliminaires en exposant l’analogon de sentiment qu’est le « respect » et en présentant diverses formulation de l’impératif catégorique, avant de tenter une déduction de la liberté dans la 3e partie. Et c’est sans aucun doute l’échec de sa déduction de la liberté qui l’a retenu quelque temps d’écrire sa Métaphysique des Moeurs. La moralité est en effet impossible si la liberté n’est pas présente.

Mais puisque le contenu de la moralité nous est rendue présente par le biais de l'impératif catégorique, comment se fait-il que la liberté, qui devrait nécessairement l’accompagner, ne peut en être déduite? C’est que toute déduction appartient au monde amoral de la logique et de la nécessité, tandis que la liberté implique un saut dans la réflexion ou dans l’existence. Elle échappe, en son essence même, à toutes nécessités et à toutes causalités.

Ce saut, Kant n’est pas encore prêt à l’assumer dans son écriture lorsqu'il produit sa Fondation de la métaphysique des moeurs. On pourra observer le surgissement de ce saut, si on a l’œil fait pour cela, dans les premières parties de sa Critique de la raison pratique qu’il écrira trois ans plus tard.

Je ne veux toutefois pas abuser de la patience des gens qui ont l’amabilité de lire cette petite réflexion qui se veut explicative sur cette pièce très importante de la philosophie kantienne.

L’ensemble constitue une lecture incontournable à quiconque s’intéresse, pour sa propre vie ou par simple curiosité, à la moralité ou à la philosophie en général. Et pour les autres, ça se lit très bien (pour du Kant) et ça constitue un très bel (et bon) exercice de réflexion.

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L'Ere de l'individu

Heidegger n'a rien compris quand il a décrété que l'ère de la subjectivité remontait à Leibniz qui avait su faire aboutir un modèle seulement posé par Descartes au prétexte que la modernité consacrerait le modèle d'un être autonome et indépendant, d'une certaine histoire de la subjectivité. Pour Renaut, il faut différencier le sujet, cet être constituant du monde et de toute réalité, qui réfère à Descartes, de l'individu, cette monade isolée de tout, assemblage d'esquisses du monde presque sans conscience, dont Leibniz fonde le modèle. Si l'on admet cette distinction, on note que presque parallèlement et sans influence directe, Berkeley et Hume proposent une théorie de l'être qui peut se caractériser à partir de la monadologie, comme ensuite Nietzsche, avant Heidegger. A cette tendance à annuler le sujet au profit de l'individu isolé, il faut opposer la phénoménologie et son attachement à l'altérité dont Lévinas se sert pour discréditer la monadologie... au risque de diluer l'intentionnalité propre au sujet devenu être noyé dans l'intersubjectivité et sans plus d'autonomie. Et l'antihumanisme retrouve sa place malgré le rejet de la monadologie. C'est alors en revenant à Kant que l'on trouve les moyens de faire du sujet un être autonome qui ne s'enferme pas dans l'hermétisme de l'individu. Reste que les deux tendances restent présentes dans la métaphysique moderne et que l'ère du sujet doit se distinguer de celle de l'individu.
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La pensée 68

L'ambition de ce livre assez ardu, est d'explorer le climat intellectuel dans lequel baignait l'élite philosophique au moment de mai 68.

Luc Ferry et son coauteur le font à travers l'analyse de la pensée de Foucault, Derrida, Bourdieu et Lacan, en cherchant à montrer que ces penseurs n'ont, contrairement à leur propre ambition affirmée, rien apporté de réellement neuf à la philosophie respectivement de Nietzsche, Heidegger, Marx et Freud, et que tout cela se résume à des effets de style, et, demeure, derrière une obscurité revendiquée du propos, bien superficiel.

Les auteurs traquent aussi, au delà de cette superficialité, et des erreurs, notamment historiques dans l'analyse, la contradiction interne d'une pensée qui prétend porter à ses limites l'idée de ˝ la mort du sujet ˝ (c'est dire, l'idée que chacun est déterminé dans ses réactions et ses idées, par son origine, son milieu social, sa classe sociale, …), et qui, par ailleurs, finit par se mettre en contradiction avec cette idée même. Par exemple Foucault, dans la dernière partie de sa vie et de son œuvre adhère aux valeurs des ˝ droits de l'homme ˝, qui supposent au contraire une revendication du sujet à un minimum d'existence propre. Et Bourdieu, qui ne s'explique jamais sur la question de savoir par quel miracle, si chacun est totalement déterminé par ses origines, il aura pu, lui porter un regard réellement ˝ scientifique ˝ sur les choses. Existe-t-il des hommes d'une race supérieure qui sont capable de se libérer de ces déterminations?

Je dois dire que de nombreux paragraphes du livre me sont passés largement au dessus de la tête, mais peut être les auteurs pouvaient ils difficilement éviter d'être aussi abscons dans l'analyse de textes qui revendiquent leur propre obscurité, et qui émanent de penseurs pour qui l'absence de réponse fait sens.

Mais je me retrouve parfaitement bien dans des critiques que, sans me les formuler de cette façon, je me faisais aussi lorsque je lisais, il y a quelque temps déjà, des livres de Foucault et de Bourdieu, et y trouvait un nombre impressionnant de contradictions, interne, ou par rapport à la réalité historique, ou de la société telle que nous la vivons.

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Mai 68, Le débat

Pour le 40eme anniversaire de Mai 68, la revue le Débat a rassemblé dans cet ouvrage quelques discussions entre "soixante-huitards" précédemment publiées par la revue avec une grande diversité de point de vue sur cette révolte étudiante et son impact sur la société française, notamment.
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Un humanisme de la diversité : Essai sur la d..

Critique de Propos recueillis par David Kleczewski pour le Magazine Littéraire



Partant d'une réflexion sur l'homme et sa capacité d'arrachement, le philosophe Alain Renaut entend, dans Un humanisme de la diversité, dessiner les contours d'une politique de reconnaissance de la diversité qui échapperait aux dérives différentialistes. Vous constatez un déplacement dans l'affirmation des différences. Hier formulées en termes d'identité, les revendications aujourd'hui adoptent le langage de la diversité. Quelles sont les logiques à l'oeuvre ?

Alain Renaut. Les revendications des années 1990 visaient en effet la simple reconnaissance d'un ensemble de caractéristiques, linguistiques et culturelles, généralement occultées ou opprimées par les identités majoritaires au pouvoir. Puis, la nature des revendications a évolué. Dès les années 2000, émerge l'idée que la diversité doit pouvoir s'épanouir et s'exprimer pour elle-même, indépendamment de son oppression par un groupe majoritaire. La diversité se présente ici comme une valeur intrinsèque, et les aspirations qui s'expriment en elle vont désormais au-delà de la question des rapports de force entre les groupes majoritaires et minoritaires.

Contre les dérives assimilationnistes, mais aussi contre le « culte du divers », vous érigez en modèle idéal la voie médiane que représente le métissage créole. Pourquoi cette troisième voie ?

Pour ne pas adosser la montée en puissance de la diversité à la destruction de l'idée d'humanité universelle, il faut repenser l'affirmation d'humanité elle-même : elle n'est pas l'affirmation d'une nature ou d'une essence, mais un arrachement et une irréductibilité à toute identité, quelle qu'elle soit. Il s'agit de penser cet arrachement sans pour autant faire abstraction de ce à quoi nous sommes ancrés. Cette nécessité éthique de penser l'autre à la fois comme semblable et divers est ce que j'appelle un humanisme de la diversité. Elle est la condition d'un universalisme ouvert. Or le processus de créolisation, tel que le définit Édouard Glissant dès les années 1970, permet justement ce mélange d'identités non essentialisées. Il n'affirme pas la créolité comme une essence : on retomberait alors dans un différentialisme naturaliste de type communautarien. Il faut en effet veiller à ce que les aspirations « diversitaires » ne dérivent pas vers un différentialisme radical fermé à toute reconnaissance de l'humanité en tant que telle.

Vous soulignez donc que le métissage doit trouver sa limite nécessaire dans la préservation d'une opacité propre à chaque culture.

Ce métissage en effet ne doit pas aboutir à une uniformisation des identités. Car, pour Édouard Glissant, si nous sommes transparents, c'est que nous sommes identiques, et la diversité disparaît. Dans le métissage, il faut donc préserver des espaces d'opacité, c'est-à-dire la part de mystère propre à chaque culture. C'est une exigence éthique, un devoir-être. Il ne faut pas viser la transparence absolue. Pour maintenir la diversité, il faut donc reconnaître qu'il y a dans l'autre, culturel ou sexuel, une part de mystère ou d'énigme à respecter intrinsèquement comme une valeur.
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Métaphysique des moeurs 01 : Fondation - Intr..

C'est Kant, donc la lecture est difficile tant le niveau d'abstraction des raisonnements théoriques est élevé.

Je reconnais être passé à coté d'une partie des analyses et réflexions.



Malgré cela, le philosophe nous expose une vision de la morale que l'on pourrait qualifier de déontologique.

Son critère d'évaluation des actions se concentre sur les intentions qui les motivent plutot que les conséquences qu'elles engendrent.



Kant nous propose un outil pratique pour juger nos actions: la dichotomie entre impératif catégorique et impératif hypothétique.

Toute action commandée par altruisme ou spontanéité rentre dans l'impératif catégorique.

Les actions effectuées avec une arrière pensée ou un objectif personnel obéissent à l'impératif hypothétique.



Au delà de ce système de catégorisation des actions humaines, une bonne partie du livre est une dissertation sur la raison, la liberté et la volonté pour essayer de déterminer les causes de nos actions.



La lecture de cette ouvrage est ardue, mais c'est un pilier de la philosophie morale.

Chose assez rare pour être noté, les concepts qu'ils contient peuvent être mis en pratique évaluer notre comportement et celui des autres.
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Découvrir la philosophie : Tome 5, La morale

Ce livre fait partie d'une série de 5 ouvrages écrits par A Renaut, connu notamment pour être le traducteur des écrits de Kant aux éditions GF.



Il dresse un panorama clair et globalement intéressant de la pensée des philosophes (le plus souvent canoniques) ayant écrit sur la morale.



J'insiste sur le mot "philosophes". Les éclairages de la psychologie, du droit, des neurosciences ou d'autres disciplines ne sont pas décrits ici.



Il me parait se situer à un (véritablement) très bon niveau de terminale ou pouvoir constituer une base pour des études de philosophie.
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Un monde juste est-il possible ?: Contribut..

Dans un livre passionnant, Alain Renaut jette les bases d’une théorie de la justice globale. Lecture rigoureusement indispensable.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Métaphysique des moeurs 01 : Fondation - Intr..

D un point de vue personnelle et avec le temps une bonne volonte et une bonne intention peuvent provoquer parfois des catastrophes.

Alors que l inverse est vrai une mauvaiae volonté et une intention de nuire peuvent apporter des bonnes choses.

Pour le naufrage dernierement des migrants on a pu voir des tweets d une jeune empreint de bonne volonté qui avait vraiment l intention de les aider et essayait de dire qu il fallait leur apporter de l eau mais un bateau ayant jete des gourdes d eau au lieu de leur porter secours les a tous tués , en se precipitant sur les gourdes ils ont fait chavirer le navire ce qui est loin de l intention kantienne.

Il faut donc une intention peut etre pure intense et totale pour que l acte et la consequence soit morale.

Enfin ce livre est à lire et à mettre dans toutes les mains pour retrouver un peu d essentiel dans un monde un peu deshumanisé
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Vulnérables

Autour du cas de la pandémie de covid, deux philosophes examinent la tentation du repli national et défendent l’horizon de la coopération internationale.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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L'Injustifiable et l'Extrême - Manifeste pour..

L’injustice doit être pensée non à partir de principes théoriques normatifs mais à partir des situations d’inégalité extrême qui nous paraissent indécentes. Il faut donc, explique A. Renaut, reconstruire notre philosophie politique, en y intégrant les sciences sociales et toutes les images qui nous permettent de visualiser l’horreur.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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