Des prérogatives exceptionnelles sont, en effet, conférées aux personnels administratif et judiciaire. A l’origine, cette situation est admise pour les besoins de l’occupation. Malgré la pacification partielle du pays, ces mesures vont perdurer, justifiées par le contrôle des populations et par la peur qu’elles inspirent. Le gouverneur général exerce en Algérie les
pouvoirs de haute police. Au nom de cette délégation de pouvoir du ministre de l’Intérieur, il est susceptible de prendre des mesures telles que l’internement, le séquestre et l’amende collective, même lorsqu’elles sont en contradiction complètes avec le droit commun, comme si le pays se trouvait en état de guerre permanent.
Par exemple, les parents et les amis d’un accusé peuvent être internés préventivement durant l’instruction au cas où ils soient soupçonnés de vouloir « entraver l’œuvre de justice ». Dans le même ordre d’idées, un criminel qui vient d’être acquitté faute de preuves peut être gardé en détention au nom de l’ordre public...
«La décolonisation
des esprits et des imaginaires s’est révélée bien
plus longue à mettre en place que celle des territoires. Un
siècle et plus de travail de sape du «parti colonial», cela
laisse des traces »
«Il n’y a pas
de défaut plus rédhibitoire, en Histoire, que de commencer
par ce qui apparaît au commun des mortels comme le
début... La guerre d’Algérie a commencé le 14 juin 1830»
La victoire ne va pas à celui qui torture, mais
à celui qui a raison» (