Carnets III
De l'encre des prisons
sur les chaînes de l'esclave
au doux visage des fusillés
j'écris ton nom
Liberté *
Tes jambages sont des barreaux
ton visage est un verrou
fraternel aux bourreaux
Sur les ordres des guichets
J'écris ton nom
Liberté
Liberté, liberté trahie
Où sont tes défenseurs ?
Dans la nuit des caves
Tes doux yeux ont crépité
J'écris ton nom
Kalande meurt
Facile est écrire
terrible est mourir
J'écris, j'écris
J'écris ton nom adultère
Sur le tien qui désespère
Oh! Qu'as -tu fait de ma jeune
Kalande ? On meurt nu
Quand vos frères vous tuent
J'écris ton nom sonore
D'une encre qui déshonore
* Ce poème est une réplique, sur le ton de la dérision, car la liberté a été trahie, au célèbre poème d'Eluard Liberté. Le dernier vers, "en capitales de douleur" souligne l'intention de faire référence à Eluard, puisque Capitale de la douleur est le titre d'un recueil de l'époque surréaliste du poète.