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Critiques de Albert Spaggiari (4)
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Faut pas rire avec les barbares

"Et la mort se trimballe partout avec des allures de chien qui cherche son maître..."



La mort, Spaggiari l'a vue de près quand il a "fait" la guerre d'Indochine.



Engagé à dix-sept ans chez les paras, il a connu le pire de l'homme qui se révèle dans ces conditions extrèmes que créé la guerre.



"Faut pas rire avec les barbares" propose les points de vue alternés de plusieurs personnages, c'est l'occasion de présenter parfois les mêmes faits sous différents angles.



Les engagés connaissent les horreurs de la guerre, combattants amis ou ennemis tués ou blessés, mais aussi "dommages collatéraux" chez les populations locales.



Mais la guerre, ce n'est pas que des combats, c'est aussi l'attente et le temps libre, ici souvent consacré à des combines : vols de matériel militaire, traffic de devises.

Et des parenthèses où le soldat s'offre l'oubli de l'opium, de l'alcool ou des filles.



Le livre de Spaggiari est cru, d'une crudité qui peut choquer, d'autant que l'auteur s'autorise des termes et des prises de positions qui seraient aujourd'hui jugées politiquement incorrectes.



Quant à la plume de Spaggiari est, selon les personnages, gouailleuse et argotique ou plus "littéraire".



Quoi qu'il en soit, cette oeuvre, mélant fiction et souvenirs vécus et probablement cathartique, a le mérite d'être d'une absolue franchise.



Que peut on attendre de mieux d'un témoignage aussi fort et frontal ?
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Faut pas rire avec les barbares

Pour qui connaît Albert Spaggiari, on aura à l'esprit à l'évocation de ce fameux nom un pied de nez magistral aux forces de l'ordre au travers du rocambolesque « casse du siècle » de 1976 à Nice. le message laissé sur le mur des coffres dévalisés par Spaggiari peut interpeller, l'auteur de « Faut pas rire avec les barbares » avait en effet inscrit aux murs : « Ni armes, ni violence et sans haine ».Quand on le met en miroir avec ce livre, on se dit qu'Albert Spaggiari, tissant sa légende de cambrioleur rejetant la violence, sait toutefois fort bien la décrire.



Le personnage, haut en couleur, ne fut pas qu'un malfaiteur renommé. Il maniait certes le chalumeau, mais aussi la plume, et a retranscrit dans ce livre une histoire du conflit indochinois particulièrement forte, où la violence, la description de faits qui font toute l'horreur de la guerre, sont racontés avec un certain cynisme, une forme de provocation, qui secoue parfois (souvent serait plus juste) le lecteur -un peu comme l'explosion d'une grenade défensive dans un abri confiné...



Le procédé narratif est particulièrement réussi, l'auteur fait parler à la première personne tous ses personnage. Bert, Riton, Romain, Borde et autres, se sont tous engagés sous le béret rouge dans la guerre d'Indochine : qui comme un gladiateur espérant trouver dans la gloire du combat fortune et affranchissement, qui à la recherche de la meilleure combine pour vivre comme un prince les pieds dans la boue, qui comme un enfant perdu dans le monde des Guerriers, pleurant sur sa faiblesse...



Tous ces hommes ont en commun d'avoir fait le choix de la grande bascule. Gredins ou bandits, mauvaises graines d'une société honnie ou rejetons puînés de familles confites, tous sont unis par la loi du pépin. Celui auquel est accroché leur destin en sautant de l'avion, et tous ceux qu'ils retrouveront en arrivant au sol...



Âmes sensibles, s'abstenir. Car il est vraiment question de « barbares ». Spaggiari, qui connut l'Indochine, décrit des scènes terribles, dont il se sert pour alimenter les réflexions intérieures de tous ses personnages. J'ai ressenti parfois la même amertume qu'à la lecture de Sniper, de Nikolai Lilin (ex-militaire russe relatant son expérience de la guerre de Tchétchénie).



On en prend donc plein les dents, et on espère secrètement que les lignes écrites sont pour l'essentiel sorties de l'imagination de l'auteur, et que son expérience du conflit reste moins sauvage que son récit. C'est à espérer, mais la guerre étant ce qu'elle est là, le ballet des crimes entourant tout « emballement de l'Histoire », donne toujours le vertige. le lecteur non-averti se prendra donc une claque, une sévère, de celles qui font danser les molaires.



Dies Irae (jours de colère), la Prose des Morts, telle est la conclusion de Spaggiari, qui a écrit ici un Requiem pour les barbares...
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Les égouts du paradis -

"Sans haine, sans arme et sans violence". Le sous-titre du roman et slogan de Spaggiari est éloquent. Ce livre relate dans les moindres détails la préparation et l'exécution (laborieuse) du "casse du siècle" d'une banque de Nice. C'est en passant par les égoûts que la bande de Spaggiari effectuera le cambriolage, en l'espace d'un week-end, dans les années 70.

Je me souviens avoir été tenu en haleine pendant toute ma lecture. D'une écriture fluide, ce livre se situe entre le polar et le roman d'aventures.

Un très bon souvenir.
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Journal d'une truffe

Personnage fantasque de la fin des années 70 qu'on ne présente plus, (enfin je ne vais pas le présenter) escroc, voleur, menteur et... écrivain ! Enfin en partant du présupposé qu'il à bien écrit son livre.



Dans cette autobiographie à la troisième personne, il n'est pas question du fameux «casse du siècle» pour lequel Spaggiari s'est fait connaitre, mais toute la vie de l'auteur pré casse est abordée de l'enfance à l'age adulte avec luxe et lourdeur de détailles.



Volontiers bagarreur, voleur dès l'origine, Spaggiari n'a pas su ou n'a pas voulu se rendre sympathique dans ce livre pourtant tout à l'honneur de son ego démesuré (je vous épargne le jeu de mots périmé du tout à l'ego). Aucune velléité de se faire passer pour une victime, il ne nous décrit pas une enfance particulièrement difficile, il ne cherche pas non plus à jouer les robin des bois ou le prince des voleurs non le «cerveau» du casse du siècle est une petite frappe s'en envergure quelqu'un qui n'est rien comme dirait l'autre.... Sa vie se résume assez vite d'ailleurs : délinquance, voyages en Afrique, Indochine, prison, puis OAS mais s'en grande conviction, en à t'il d'ailleurs ? Car dans ce livre il n'est pas non plus question des fameuses accointances qu'il aurait eu avec l'extrême droite et les milieux fascistes. Etonnamment, tout au long de l'ouvrage, il est antiraciste, pourfendant la xénophobie du provençal à l'égard des Italiens, amoureux de l'Afrique, pro Arabes et même gayfriendly comme on dirait aujourd'hui.

Chose étrange, l'écriture, le style et même l'idéologie est très différente de son autre livre, «les égouts du paradis» qui est bien meilleur à mon avis. Ici le style est lourd, trop de détails, cela n'avance pas, on à l'impression de faire du surplace et sans langue de bois, j'ai vraiment eu l'impression de lire un nègre qui aurait tenté de redorer l'image du signataire de l'ouvrage, en vain !



Je vous déconseille se livre sans intérêt. Préférez «les égouts du paradis» beaucoup plus divertissent
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"– Non, pour te le dire franchement, je ne trouve pas que ce soit si formidable, dit Hans Castorp. Où sont donc les glaciers et les cimes blanches et les géants de la montagne ? Ces machins ne sont tout de même pas bien haut, il me semble. – Si, ils sont haut, répondit Joachim. Tu vois presque partout la limite des arbres. Elle est même marquée avec une netteté particulièrement frappante, les pins s’arrêtent, et puis tout s’arrête, il n’y a plus rien, rien que des rochers, comme tu peux t’en rendre compte. De l’autre côté, là-bas, à droite de la Dent Noire, de cette corne là-haut, tu as même un glacier. Vois-tu encore le bleu ? Il n’est pas grand, mais c’est un glacier authentique, le glacier de la Scaletta. Piz Michel et le Tinzenhorn, dans le creux, tu ne peux pas les voir d’ici, restent également toute l’année sous la neige. – Sous la neige éternelle, dit Hans Castorp. – Oui, éternelle, si tu veux. Oui, tout ça est déjà assez haut, mais nous-mêmes, nous sommes affreusement haut. Songes-y. Seize cents mètres au-dessus du niveau de la mer. De sorte que les altitudes n’apparaissent plus beaucoup."

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