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Citation de armand7000


Je n’aime pas les accompagner ; ce n’est pas que j’aie le trac, mais le parloir est le seul moment de la semaine où la baraque m’appartient. Sans but, sans curiosité même, je fourrage partout, pour compenser les six autres jours de « Puis-je, Annie… » ; je me lave la tête ; je peux me regarder à la glace depuis la porte du cagibi, ouverte en direct sur celles de la chambre et de l’armoire : redevenue Ève, vêtue du seul turban après-shampooing, j’évolue dans un désert semé de cravates et de jouets. Pour prouver ma gentillesse et effacer mes découvertes – honte du linge sale fourré en boule entre l’étagère du réchaud à gaz et le compteur, tristesse d’un bout de gruyère oublié depuis des mois au fond du buffet –, j’astique le plancher et le cul des casseroles ; je range, sans trop empiéter sur le fouillis, me contentant de lui donner un aspect plus géométrique ; et, pour traduire mon impatience de les revoir, je descends prendre des bonbons chez l’épicier, deux doubles Ricards au bistrot, et je leur dresse un accueil.
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