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5. « Dans les années 2000, on assiste ainsi à un paradoxe qui voit le monde médical non psychiatrique s'efforcer de retrouver la dimension du rapport au patient, alors même que la psychiatrie, dont la parole devrait être le premier instrument d'intervention, semble l'avoir oubliée ou nier son importance. Nous trouvons donc des oncologues, des cardiologues et des généralistes […] qui étudient ou se forment à la communication entre médecin et patient, alors que les psychiatres se désintéressent totalement de la question, considérant que cela ne fait pas partie des compétences spécifiques à leur profession. Mais ce paradoxe se comprend aisément si l'on se souvient que c'est grâce à la naissance de la psychopharmacologie que la psychiatrie a finalement trouvé sa place parmi les autres disciplines médicales. Redonner son importance à la "parole" peut réveiller la peur que l'intervention psychiatrique perde son caractère scientifique et sa rigueur, deux caractéristiques si longtemps et ardemment recherchées. » (p. 182)
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1. « Rosenhal [1973] et sept collègues réussirent à se faire interner dans différents hôpitaux psychiatriques en affirmant "entendre des voix", mais sans modifier aucun autre aspect de leur vie et de leur histoire personnelle […]. Une fois internés, ils avaient cessé de simuler leurs symptômes et commencé à se comporter normalement mais, malgré cela, aucun d'eux n'avait été démasqué.
[…]
L'ensemble de leurs comportements, la prise de notes comprise, étaient interprétés comme pathologiques à l'aune de leur étiquette diagnostique. Étonnamment, le pot aux roses fut découvert par de vrais patients, qui leur dirent : "Tu n'es pas fou, tu es un journaliste ou tu enquêtes sur l'hôpital ?".
[…]
Mais la "prophétie autoréalisatrice" fonctionne aussi dans l'autre sens. À la suite de la publication de l'article de Rosenhal, le personnel d'un hôpital psychiatrique déclara qu'une telle erreur n'aurait pu se produire dans leur établissement. Rosenhal informa l'hôpital que dans les trois mois à venir, un ou plusieurs faux patients chercheraient à se faire hospitaliser chez eux. […] Pratiquement un patient sur cinq fut associé à une forte probabilité de feinte par au moins un membre du personnel. Dommage qu'il s'agissait dans tous les cas de vrais malades car Rosenhal n'avait envoyé personne dans cet hôpital ! » (pp. 19-21)
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2. « Au début des années 1960, les chercheurs découvrirent que les substances psychoactives […] comme la chlorpromazine, l'imipramine et l'iproniazide avaient une influence sur les niveaux de certains neurotransmetteurs du cerveau. On supposa donc qu'il y avait un déséquilibre biochimique de ces substances à l'origine de troubles mentaux comme la schizophrénie et la dépression.
[…]
Le raisonnement logique adopté fut du type post hoc : au lieu de développer un médicament pour traiter une anomalie démontrée et dont on connaît la cause, on a supposé qu'il existait une anomalie en fonction du type d'action exercée par le médicament. Mais, d'un point de vue méthodologique, il n'existe a priori aucune raison pour que le mécanisme d'action d'un traitement doive être l'opposé de la physiopathologie du trouble. En effet, si nous appliquions la même logique à d'autres disciplines médicales, on pourrait affirmer que la cause de toutes les douleurs est une carence en opiacés, puisque les narcotiques antidouleurs activent les récepteurs des opiacés ou bien que le mal de tête et la fièvre sont causés par de faibles niveaux d'aspirine dans le cerveau […]. » (pp. 70-71)
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3. « Selon le modèle centré sur le médicament, les médicaments psychoactifs ne produiraient pas d'effets spécifiques sur des troubles précis, mais des réponses semblables chez des personnes atteintes de troubles différents, agissant sur des fonctions cérébrales très générales qui ont le pouvoir d'influencer simultanément divers systèmes, tant émotionnels que comportementaux. Cela expliquerait pourquoi des catégories de médicaments psychoactifs très différents agissent de manière transversale sur toute une gamme de troubles, sans démontrer aucune "spécificité", contrairement à ce que supposait le modèle centré sur la maladie. » (p. 82)
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4. « On estime en particulier qu'à la base d'actions de ce type [c-à-d. suicidaires], tout comme d'actes agressifs et violents rapportés après la prise de ces substances [les antidépresseurs], il peut y avoir un phénomène d'akathisie. […] On traduit souvent le terme d'akathisie par agitation, mais il s'agit en réalité d'une condition bien plus complexe, faite d'une sensation d'anxiété et d'agitation intérieure associée à celle de ne pas se sentir soi-même. De nombreux patients ont décrit cet état comme le désir de "sauter hors de soi", pensant trouver dans le suicide une sorte de "libération". » (pp. 115-116)
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