C'était aux premiers temps de la colonie. Les Juifs d'Entre Rios connaissaient peu l'endroit et leur perception des coutumes locales était extrêmement confuse. Ils admiraient le gaucho tout en le craignant et tissaient autour de sa vie une vague légende faite d'héroïsme et de barbarie. Ils le croyaient dangereux et irascible. Les fables de sang et de bravoure mal interprétées par les nouveaux paysans avaient contribué à l'idée qu'ils se faisaient du personnage. Pour le Juif de Pologne ou de Bessarabia, il devenait le bandit romantique, fier et chevaleresque, tel un héros de Schumer dont les jeunes ouvrières lisaient les aventures en revenant de l'atelier à Odessa ou après les travaux à la colonie.
Labriega, tú me recuerdas las mujeres augustas de la Escritura. Tú revives en la paz de los campos las heroínas bíblicas que custodiaban en las campiñas de Judea los dulces rebaños y durante las fiestas entonaban en los atrios del Templo, los cánticos en alabanza de Jehová. Raquel, tu eres Esther, Rebeca,
Débora o Judith.