Salon de coiffure
Alors, sans hâte puisque je savais que j'avais le temps, je finis de me raser, me lavai, m'essuyai, puis j'ordonnai à Paolino :
- Va à la maison et dis à ma sœur Giuseppina de venir tout de suite ici.... va, cours...
Au bout de peu de temps Giuseppina arriva, essoufflée, tout alarmée. En la voyant si mal bâtie et laide, la pauvre petite, avec cette envie, cette tache vineuse qu'elle a sur la joue et qui explique si bien toute l'histoire de la boutique montée avec son seul argent, j'eus pitié et faillis ne rien lui dire. Mais désormais il était trop tard et je voulais me venger de Raimondo.
- Ne t'raffole pas, lui dis-je, ce n'est rien.... c'est seulement Raimondo qui est allé sur la terrasse pour aider la fille du portier d'en face à étendre son linge.
- Misère de moi ! fit-elle, eh ! bien, il va m'entendre....
Et elle traversa la rue en toute hâte.
J'ôtai ma blouse, passai mon veston et baissai le rideau de fer. Mais avant de m'en aller, je plantai un écriteau que nous avions trouvé dans le matériel de nos prédécesseurs et qui en lettres imprimées portait ces mots :
FERME POUR DEUIL DE FAMILLE.